thesis

L'ordre improbable : entropie et processus sociaux

Defense date:

Jan. 1, 1987

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Institution:

Paris 5

Disciplines:

Authors:

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Abstract EN:

Theories of social change have always combined equilibrium and order, as classical mechanics states. Difficulties resulting there of cannot be solved without assuming the thermodynamical point of view which, on the contrary, associates equilibrium and disorder. If we make the hypothesis that social systems require stability, it can be prove that their maximal state of stability is also their maximal state of disorder. Dynamically, they tend spontaneously to this state of equilibrium where entropy is high. The result is a relevant medialization of the three main classes of social processes: alteration, movement and hierarchy. Applications to empirical data indicate that predictions, authorized by this model, are corrects. Nevertheless, we must be careful with intuitive representations of chaos. If a finite utility has to be shared between a great number of individuals, the highest disorganized and stable distribution is the one in which the number of individuals and the level of utilities are related with an inverse exponential function. Inequality and society cannot therefore be distinguished. Still the entropy law may also be stated as the spontaneous increase of equality. Hence societies are not, as some wrote recently, systems that are able to organize them self spontaneously. As open systems, they can find the amount of neguentropy to increase their own order ; but this order, which is always less probable than disorder, is never definitely secured.

Abstract FR:

Conformément au point de vue de la mécanique classique, toutes les sociologies du changement social ont associe équilibre et ordre. Les apories auxquelles elles ne manquent pas de conduire peuvent être levées si l'on adopte la perspective thermodynamique qui consiste au contraire à associer équilibre et désordre. Si l'on fait l'hypothèse que les systèmes sociaux sont caractérisés par une exigence de stabilité, il est possible de démontrer que leur état de stabilité maximale correspond à leur état de plus grand désordre. Dynamiquement, ils tendent spontanément vers cet état d'équilibre ou l'entropie est élevée. On aboutit alors à une modélisation correcte des trois grandes classes de processus sociaux : ceux où il y a altération, ceux où il y a mouvement et ceux qui affectent une hiérarchie. Les applications à des séries empiriques révèlent que ce que le modèle prédit est conforme avec ce qui s'observe. Il faut néanmoins se méfier des représentations trop intuitives du chaos. S’agissant de repartir une ressource limitée entre un grand nombre d'individus, la distribution la plus stable et désordonnée possible est celle qui lie par un exponentiel inverse nombre d'individus et niveau de ressource. Inégalité et société se révèlent par la indissociables. Pourtant la loi d'entropie se traduit aussi par le fait que l’égalité tend à augmenter irréversiblement. Les sociétés ne sont donc pas, comme d'aucuns l'ont récemment prétendu, des systèmes capables de s'auto-organiser spontanément. En tant que systèmes ouverts, elles peuvent trouver la néguentropie nécessaire à une restitution d'ordre en leur sein mais cet ordre, qui est toujours beaucoup plus improbable que le désordre, n'y est jamais définitivement acquis.