thesis

L'empreinte du temps : sociologie des générations

Defense date:

Jan. 1, 1987

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Institution:

Paris 5

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

This thesis presents an epistemological research on the notion of "generation", including the matter of aging. The basis of the uses of the notion of generation lies upon mythical-religious conceptions of time, political philosophy and critical history of the nineteen century. This first part of the research offers an outline of critical analysis of the main essays on the question that came out at the beginning of this century, and more particularly the theory of Mannheim. The notion of generation disappeared from history, but it reappeared in sociology in the context of contemporary studies marked by predominating researches on social structure. In that context age, generation and life cycle are associated. Anthropological and psycho-analytical roots, together with the subsequent life cycle studies, are analysed. A theory of "sexed generations" is presented here. As a "multigenerational society" emerges, new stages of life appear : adolescence is correlated to middle life ; the latter is given the name of "maturescence", a neologism of the author which evokes the redefining of intergenerational relationships which marks this life stage as well as the implied aging process. Given the deconstruction of predominant generation notion uses, the question is reformulated according to various dimensions : links between generation, history and collective memory ; generation consciousness within the framework of the elaboration of the historicity consciousness ; the deep historical determination of cognitive patterns designing "time imprinting". The issue of this research opens on to the definition of a "generational space" in which refiguration of common duration happens with it's own time, social and historical symbols, that duration being symbolical and actual which specifies a generation.

Abstract FR:

Cette thèse présente une recherche épistémologique sur la notion de génération intégrant la question du vieillissement et de la succession des âges de la vie. L’exploration des fondements de l'usage de la notion de génération remonte aux conceptions mythico-religieuses du temps, a la philosophie politique et à l'histoire critique du 19eme siècle. Cette première partie de la recherche offre un cadre d'analyse critique des principaux essais approfondis produits sur ce thème au début du 20eme siècle avec notamment celui de Mannheim. Eclipsée de l'histoire, la notion de génération réapparait dans la sociologie dans le cadre des études contemporaines ou domine le projet d'étude de l'organisation sociale et des rapports sociaux, associant génération, âge et cycle de vie. Les sources à la fois anthropologiques et psychanalytiques sont analysées ainsi que les théories du cycle de vie qui en dérivent. Une problématique des "générations sexuées" est proposée. Avec l'avènement de la société multigénérationnelle, émergent de nouvelles phases de vie. Dans ce cadre sont mis en correspondance adolescence et milieu de vie pour lequel l'auteur forge le néologisme de "maturescence" pour évoquer à la fois la redéfinition des rapports entre générations qui marquent cette étape de vie et les processus de vieillissement qui sont en jeu. A partir de la déconstruction de la notion de génération dans ses usages dominants, une reformulation de la question est proposée, intégrant différentes dimensions : les liens entre génération, histoire et mémoire collective, la conscience de génération dans le cadre de l'élaboration de la conscience de l'historicité, la profonde détermination historique des modèles cognitifs qui dessine "l'empreinte du temps". Ce travail débouche sur la définition d'un "espace générationnel" dans lequel s'opère la refiguration d'une durée commune avec ses symboles temporels, ses symboles sociaux et historiques, durée symbolique et concrète qui spécifie une génération.