Anthropologie du sang chez les Lobi (Burkina Faso - Côte d'Ivoire) : mise en scène d'un tabou
Institution:
Paris 5Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The anthropology of blood in Lobi land is dealt with through the description and analysis ou the outline of the roles which this corporeal substance is supposed to play. All beliefs and practices related to different types of blood are analysed. One must understand why and how blood constitutes a strong symbolic vector with a powerful ideological efficaciousness. A staging of the blood-taboo takes place, which spreads out in four directions: 1) blood, body and physiology, 2) blood, woman and procreation, 3) blood, individual and disease, 4) blood, man and power. The notion of bitterness overdetermines the messages conveyed by blood or rather bloods, insofar as each of them occupies a specific place in relation to the status of blood in general. For example, males appropriate and transform the harmful bitter which menstruated women are naturally endowed with, and sometimes men because of bloodshed in war and hunting, into a beneficial bitter akin to the sacred thanks to the cultural bloodshedding of sacrificial blood. It is up to the exhibited blood to bear witness to sexual difference, even to justify the social inequality between those who involuntarily shed it on the earth, and those who undergo its periodical flow. Finally, the origin of its status is found again and accounted for. The present evolution of the latter is underlined at a time when most blood-avengenrs have disappeared. In conclusion prolegomenae to a further anthropology of blood are proposed.
Abstract FR:
L'anthropologie du sang est traitée en pays lobi au travers de la description et de l'analyse de la configuration de rôles que cette substance corporelle est tenue de jouer. Sont étudiées toutes les croyances et pratiques relatives aux différents types de sang. Il s'agit de comprendre pourquoi et comment le sang constitue un vecteur symbolique fort à efficacité idéologique puissante. Il est procédé a une mise en scène du tabou du sang, lequel se déploie dans quatre directions : 1) sang, corps et physiologie, 2) sang, femme et procréation, 3) sang, personne et maladie, 4) sang, homme et pouvoir. La notion d'amer surdétermine les messages véhiculés par le sang, ou plutôt par les sangs, pour autant que chacun d'eux occupe une place spécifique par rapport au statut du sang en général. Ainsi par exemple, la gent masculine s'approprie et transforme l'amer néfaste dont sont pourvues naturellement les femmes menstrues et parfois les hommes suite au sang verse à la guerre ou à la chasse, en un amer faste de l'ordre du sacre grâce à l'épanchement culturel du sang sacrificiel. Au sang exhibe de témoigner de la différence sexuelle, voire de justifier l'inégalité sociale entre ceux qui le versent a terre de manière volontaire et celles qui en subissent l'écoulement périodique. On retrouve et explique enfin l'origine de son statut dont on souligne l'évolution actuelle à un moment ou les vengeurs de sang ont presque tous disparu. En dernier lieu sont poses les prolégomènes à une future anthropologie générale du sang.