thesis

La construction des filières dérivatives au lycée

Defense date:

Jan. 1, 1998

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Institution:

Toulouse 2

Disciplines:

Abstract EN:

In the French secondary schools of general education, the course of study is based on a number of channels officially equivalent, even though they are actually hierarchical, science subjects ranking first. Consequently, streaming the pupils two years before they take their final examination becomes part of a twofold system of justification. First, an official justification in view of the pupils' tastes and natural aptitudes (for art subjects, science, economics) which assumes all channels to be equivalent though different. Second, a justification on a factual basis-generally reserved for insiders-view of the pupils' overall academic abilities, which assumes science subjects best fit for validating them. However, what the school community profess and does is far from reflecting any greater easiness of the literary and economic paths. They only hold the corresponding curricula fraught with academic knowledge (arts subjects, philosophy, social sciences) lying to a large extent beyond the control of the school (hardly "teachable". On the one hand, because school is note the one and only provider; on the other hand, because assessing the knowledge gained in those subjects is regarded as less reliable. As a consequence, failure in these subjects is supposedly more difficult to predict; hence, the role of these channels as "by-pass" routes for a number of students who are reluctantly admitted into the final cycle of secondary education. As a channel is assigned "by-pass" status, the teachers in charge adopt a series of adjustment tactics to cope with the widely mixed abilities of the pupils involved. These tactics do not result in simplifying the basic knowledge, but in widening its scope. As evaluation standards implicitly become more relaxed, it only results in the required knowledge being even less "teachable".

Abstract FR:

Dans les lycées français d'enseignement général, le cursus scolaire est structuré en filières officiellement équivalentes mais en fait hiérarchisées, la filière scientifique occupant la position supérieure. En conséquence, les choix d'orientation des élèves (à l'issue de la classe de seconde) s'intègrent dans un double système de justification : justification, officielle, par les goûts et dispositions des élèves (littéraires, scientifiques, économiques), qui postule l'égalité dans la diversité des filières ; justification de fait (dont l'évocation est réservée en règle générale au propos privé) par les compétences scolaires globales des élèves, qui pose la filière scientifique comme la mieux à même de les certifier. Le discours et les pratiques des acteurs du lycée ne renvoient pas, cependant, à une plus grande facilité des filières littéraire et économique. Mais ils posent les curriculums correspondants comme fortement dotés en savoirs scolaires (lettres, philosophie, sciences sociales) qui seraient médiocrement contrôlables par l'école (médiocrement "enseignables") : parce que l'école n'est pas seule à les dispenser d'une part ; parce que, d'autre part, pour ces savoirs, l'évaluation des acquis est jugée moins fiable. En conséquence, l'échec dans ces filières est posé comme moins prédictible ; d'où leur rôle d'itinéraires dérivatifs pour certains élèves dont on hésite à autoriser le passage dans le cycle terminal des lycées. L'assignation du statut dérivatif à une filière, à travers les pratiques des acteurs, a pour contrepartie, de la part des professeurs qui y enseignent, un ensemble de tactiques d'adaptation visant à prendre en compte l'hétérogénéité des publics qu'ils accueillent. Ces tactiques ne correspondent pas à un allègement des savoirs requis, mais à leur élargissement ; ils s'enrichissent alors d'un desserrement implicite des normes d'évaluation qui contribue à les construire comme moins "enseignables".