L'insertion, objet de discours, de politiques et de pratiques sociales : contribution à l'analyse des formes de problématisation relatives à l'émergence, à la légitimation et à l'institutionnalisation d'un problème social
Institution:
Lyon 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
An abundance of speeches, policies and practices of "social integration" lead the sociologist to deconstruct and reconstruct this notion. Based on a combination of the genealogical (M. Foucault) and genetical (P. Bourdieu) approaches, this analysis offers an inventory of the forms of problematisation of the term, its successive reformulations, its social uses. It also aims at defining the agents or groups of agents who produce speeches, lead policies or implement practices connected to it. The first part ("The emergence of social integration - 1970-1981") deals with the appearance of social integration as a subject of speeches, as an aid to experiments (aimed at specific targets) and it acknowledgement and legitimization as a social issue. The second part ("Social integration : a social issue -1982-1988") is concerned with the elements of the institutionalized social problem, dealing first with the "young", then the "poor", and more generally with "problem people", in connexion with the "crisis" seen as a mutation. This period ends with the institution of the RMI (=Income support) in 1988. The third part ("Social integration between public action and mobilization - 1988-1997") deals with people concerned by social integration, scholarly reformulations of the idea, speeches and practices of agents of social integration, recomposition of public policies as well as new forms of mobilization which appear to become more and more a "fight against exclusion". The agents and groups of agents concerned with the problematization of social integration and exclusion may be determined according to their proximity to the problematic of social integration, the fight againt exclusion and the social issue.
Abstract FR:
L'inflation des discours et des pratiques d'"insertion" invite le sociologue à opérer une déconstruction-reconstruction de la notion. Sur la base d'une conjugaison des approches généalogique (M. Foucault) et génétique (P. Bourdieu), l'analyse propose de recenser les formes de problématisation du vocable, ses reformulations successives, ses usages sociaux, mais également de repérer les agents ou groupes d'agents qui produisent des discours, conduisent des politiques ou mettent en oeuvre des pratiques s'y référant. La première partie ("L'Insertion en émergence - 1970-1981") s'intéresse à l'apparition de l'insertion comme objet de discours, comme support de pratiques expérimentales (s'adressant à des publics spécifiques), à sa reconnaissance et à sa légitimation en tant que problème social. La deuxième partie ("L'Insertion : un problème social - 1982-1988") analyse les composantes du problème social institutionnalisé, d'abord en ce qui concerne les "jeunes", puis les "pauvres", et plus généralement les "personnes en difficulté", ceci en relation avec les réinterprétations de la "crise" en termes de "mutation". Cette période s'achève avec l'instauration du Revenu Minimum d'Insertion, en 1988. La troisième partie ("L'Insertion entre action publique et mobilisation - 1989-1997") présente à la fois les "publics de l'insertion", les reformulations savantes de la notion, les discours et pratiques des agents d'insertion, les recompositions des politiques publiques, ainsi que les nouvelles formes de mobilisation, qui se déclinent de plus en plus en termes de "lutte contre l'exclusion". Les formes de problématisation de l'insertion (et de l'exclusion) s'organisent dès lors autour des problématiques de l'insertion, de la lutte contre l'exclusion, et de la question sociale. Les agents et groupes d'agents intéressés à développer ces formes de problématisation peuvent être repérés en fonction de leur plus ou moins grande proximité à ces trois pôles.