De l’activisme urbain à la politique institutionnelle : acteurs et dynamiques de la démocratie de l’expérience à São Paulo et à Belo Horizonte
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Successive political crises strongly affected Brazil’s stability within 2010 and 2020. We were witness of a series of events that took place over these years: from the increase of general strikes in 2011 and in 2012, the strong political polarization since June 2013, the election of candidates from the extreme right to the emergence of left-wing collectives being for political occupation - the latter is the object of this PhD research. This study aims to show that, despite the rise of the extreme right, the reinvention of practices and new ways of doing politics is at the heart of the experience co-built by the Somos Muitas (at Belo Horizonte) and Bancada Ativista (at São Paulo) collectives. In such scenario, how did these actors move from urban activism into electing a co-chaired mandate within legislative institutions? Throughout my research, I provide the theoretical framework needed to understand the practices, speeches and activities undertaken by these actors. This thesis is composed of eight chapters divided into two parts. The first one looks at the following question: which practices need to be implemented to deal with political crises and the mistrust of the established power? Indeed, these practices and tactics constitute what I call “democracy of experience”, which is developed in resonance with the following four elements addressed in the second part: the shock of democracies, the accentuation of autonomist repertoires, the occupation of public space and the reconfiguration of what we understand by social justice from a feminist and decolonial approach.
Abstract FR:
Les crises politiques successives ont fortement déstabilisé le Brésil dans les années 2010-2020. Nous assistions à une série de soulèvements qui ont eu lieu au fil de ces années : dès l’augmentation des grèves générales, en 2011 et en 2012, l’immense polarisation à partir des manifestations de juin 2013, l’élection des candidats d’extrême droite à l’émergence des collectifs de gauche pour « l’occupation politique » — cette dernière conformant l’objet de cette recherche doctorale. Cette thèse prétend montrer que, malgré ce scénario tendu, la réinvention de pratiques et d’autres manières de faire politique est au cœur de l’expérience co-construite par les militants de Somos Muitas (à Belo Horizonte) et de la Bancada Ativista (à São Paulo). Dans un tel scénario, comment ces acteurs ont passé de l’activisme urbain à élire un mandat partagé au sein des institutions législatives ? Au fil de cette thèse, j’apporte le cadre théorique nécessaire pour bien comprendre les pratiques, les discours et les dynamiques entrepris par ces acteurs. La thèse est composée de huit chapitres partagés en deux parties. La première partie s’intéresse à la question suivante : quelles pratiques émergent pour faire face aux crises politiques et à la méfiance envers le pouvoir institué ? En effet, ces pratiques et tactiques composent ce que j’appellerai « la démocratie de l’expérience », qui se développe en résonance avec les quatre éléments suivants abordés dans la deuxième partie de la thèse : le choc des démocraties, la culture alter-activiste, l’occupation des espaces publics et la reconfiguration de ce que l’on comprend par justice sociale à partir d’une approche féministe et décoloniale.