De la résistance microscopique à l'action collective organisée : engagement et désengagement des militants dans l'espace kurde
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This dissertation focuses on the appearance, evolution, internal crises and transformations of the Kurdish movement in Turkey. This work sits at the crossroads of the sociology of action, theories of collective action and subaltern studies. The study design introduces structured, organizational and visible dimensions of Kurdish protests on one side, and less-visible, unstructured and non-centralized aspects of these actions on the other. To complete this perspective, the experience and subjectivity of individual actors in the movement are analyzed. The methods used in this thesis are primarily qualitative, including semi-directed interviews. The corpus studied consists of 77 interviews with members of Kurdish associations and political parties in Turkey, as well as with guerrillas and former militants from the PKK. Secondary sources, documents and newspapers are also analyzed. The thesis follows three main lines of thought and is divided into six chapters. Firstly, this study focuses on the emergence and evolution of the Kurdish movement in Turkey. In the second section, the analysis focuses on processes of engagement, activism and disengagement in the Kurdish space. Finally, the last section examines how the space of Kurdish collective action is expanding and diversifying. Discourse, rhetoric, perceptions of identity and strategies are challenged and sometimes transformed in this new transnational space.
Abstract FR:
Cette thèse porte sur l'apparition, l'évolution, les crises internes et les transformations du mouvement kurde en Turquie. Nous avons choisi d'étudier ce mouvement selon une conception qui implique d'introduire à la fois les dimensions structurées, organisationneiles et visibles et les aspects moins visibles, non structurés et peu centralisés de l'action contestataire kurde. Pour compléter cette vision, nous nous sommes également intéressés à l'expérience et à la subjectivité des acteurs du mouvement. La thèse s'inscrit au croisement de la sociologie de l'action, des théories de l'action collective et des subaltern studies. D'un point de vue méthodologique cette thèse s'appuie sur une démarche qualitative et favorise l'entretien semi-directif. Le corpus se compose de soixante-dix-sept entretiens, complétés par le dépouillement des sources secondaires. La thèse suit trois axes principaux et est découpée en six chapitres. Dans un premier temps, la thèse se concentre sur la phase d'émergence et d'évolution du mouvement kurde en Turquie. Dans un second temps, l'analyse porte sur le processus d'engagement, le militantisme, la scission collective et le désengagement au sein de l'espace kurde. Enfin, revenant à un niveau macro d'analyse, le dernier axe de cette thèse est consacré à démontrer comment le mouvement kurde voit s'élargir et se diversifier les espaces des activités kurdistes. Dans ce nouvel espace transnational, investi différemment par les divers acteurs, le discours, la rhétorique, la perception identitaire et la stratégie des acteurs du mouvement sont ébranlés et parfois transformes.