thesis

Parcours scolaires, socialisation professionnelle, transmissions intergénérationnelles : le cas des bachelliers de la massification scolaire

Defense date:

Jan. 1, 2004

Edit

Disciplines:

Abstract EN:

What should one think of the policy, launched in 1985, of “leading 80 percent of a generation to the baccalauréat”? One always hears people say that “the baccalauréat is worth nothing”. I wanted to know how one can arrive with a qualification believed to be worth nothing. In addition to historical data and national statistics, I have collected the educational and professional trajectories of “achievers of the baccalauréat by social engineering” (since the 1990s). This group consists of people who found themselves unable to go on to higher or further education due to an accumulation of gaps of knowledge during difficult school careers. I have taken into account both their educational and professional, subjective and objective experiences, reconstructed by interview. The “baccalauréat” is an intermediate; ambivalent qualification which, despite its devaluation, still constitutes a reasonable starting point for professional life, thanks to its value as cultural and symbolic capital. I have shown, by introducing a social comparison between middle class and immigrant working class children in order to account for intergenerational transmission of knowledge, how class differences at equivalent educational level alternate with generational resemblances. I found a “common condition of achievers of the baccalauréat” which reflects the landmark social changes (democratisation/devaluation of qualifications) and contrasts strongly with the experiences of the parent generation during the post war years until the 1970s (less education but better employment opportunities).

Abstract FR:

Que penser de la politique, lancée en 1985, des " 80% d'une génération au bac " ? On entend toujours dire que " le bac, c'est rien ", une sorte de désert entre bac + et bac : j'ai voulu savoir comment on devient quelqu'un avec un diplôme censé n'être rien. De plus ce discours très sombre était en décalage avec le poids du baccalauréat dans notre histoire française et dans notre mémoire collective. Outre des éléments historiques et des statistiques nationales, j'ai recueilli par interview les trajectoires, scolaires et professionnelles, objectives et subjectives, de " bacheliers de l'accélération scolaire " (début des années 1990), qui se sont arrêtés à ce niveau d'études (niveau IV) faute d'avoir réussi à poursuivre au-delà, étant donné les lacunes scolaires accumulées lors d'un parcours scolaire en demi-teinte. Le bac est un diplôme intermédiaire, ambivalent, qui, bien que très dévalorisé, offre encore des chances raisonnables d'insertion professionnelle, grâce à son rôle de capital culturel et symbolique. En introduisant une comparaison sociale entre enfants de cadres et enfants d'ouvriers immigrés, ainsi que le facteur familial via les transmissions intergénérationnelles, j'ai montré comment différences de classe à niveau scolaire équivalant alternent avec ressemblances de génération, une " commune condition de bachelier " qui s'inscrit dans un tournant historique (démocratisation/dévaluation des diplômes) très contrasté par rapport à ce qu'a vécu la génération des parents pendant les Trente Glorieuses (moins d'études mais plus d'emplois).