Entre philanthropie et syndicalisme : militants et mal-logés de l'association "Droit au logement" (DAL)
Institution:
Versailles-St Quentin en YvelinesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
I explore social relations between activists and people they help. An historical study, back to the 19th century pattern, explains first the two forms of these relations: philanthropy and trade-unionism. Then I report the results of a fieldwork survey in committees of Parisian suburbs on an activist movement focusing on the issue of housing (DAL) and show how the different models of relation with suffering others are tensed. I present the groups meeting in the association: people with poor housing and the activists who don't act only because of moral indignation. Activists, the dominant group impose their own frame to poor housing people who are supposed to mobilize on an offensive and collective basis, as well as trade-unionists in France do. This injunction is a paradoxe because most of them don't belong to the group of poor housing. However they manage to pull activists toward their own project (to be helped and re-housed) and to win political sense, self confidence and emancipation.
Abstract FR:
A l'aide de deux enquêtes, les relations entre des militants réparateurs de malheur et les malheureux qu'ils aident sont caractérisées. Une enquête historique met au jour deux idéaux-types de cette relation sociale : philanthropie et syndicalisme. Une enquête ethnographique sur des comités locaux de l'association Droit au logement (DAL) en région parisienne dévoile les tensions entre différents modèles de relation à l'autre souffrant. L'analyse des caractéristiques sociales et des raisons de l'engagement conduit à mettre en cause la dichotomie naturalisée entre militants et mal-logés et la représentation d'un militantisme " moral ". Les mal-logés soumis aux injonctions militantes de l'organisation d'une lutte collective (enjeu néo-syndical paradoxal car porté de l'extérieur du groupe) parviennent toutefois à imposer leurs propres enjeux et à faire de leur passage au DAL un moment de politisation, de requalification identitaire et d'émancipation (domination et réversibilité).