thesis

Une jeunesse populaire à Beyrouth : la communauté et sa mémoire comme réponse à l'imprédictibilité

Defense date:

Jan. 1, 2010

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Institution:

Paris, EHESS

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

To open up to the world at Aïn al-Remmaneh, a popular suburb of Beirut shaped by a civil inter-community war, but most importantly an intra-community war. This gives a specific temporality to the socialization process that every adolescent experiences at the beginning of his or her adult life. Young people of Christian confession remain subject to community instruction involving four major socialization influences: families; confessional schools; churches and political movements. The two main Christian political movements, the Free Patriotic Movement and the Lebanese Forces, lean on this district's history of war to justify their continued dominance. Within this context of tension and the forming of religious identities, we can observe the ongoing socialization process in order to understand bow relationships to other are defined, especially when the other is Muslim and a neighbour or a stranger. Social links appear registered in a logical distinction that transcends culture into community power structures. Beyond this micro-dimension, an overview of the social and historical evolution of Lebanon shows bow identity, set in the process of socialization, intrigues the Lebanese State despite remaining incomplete. Finally, we shall see how the collective memory remains registered in the community logic, and subject to a conflict between the entrepreneurs of these groups memory, in a space where the State did not know how to invest, leaving them to an open field, opponent to a historical and reflexive opus of the Lebanese society.

Abstract FR:

S'ouvrir au monde à Aïn al-Remmaneh, banlieue populaire de Beyrouth qui reste marquée par les traces d'une guerre civile inter communautaire et intra communautaire, donne une temporalité spécifique aux processus de socialisation que traverse tout adolescent, à l'entame de sa vie d'adulte. Sur ce territoire, objet d'une lutte entre mouvements politiques pour s'en arroger le leadership, des jeunes gens de confession chrétienne, dans leurs pratiques sociales, restent soumis aux injonctions communautaires que véhiculent trois instances de socialisation. Sont en concurrence, les écoles confessionnelles, les Églises et les deux principaux mouvements politiques chrétiens, le C. P. L mais plus encore les Forces libanaises qui s'appuient sur l’histoire de la guerre dans ce quartier pour s'y penser maîtres des lieux. Dans un contexte de cristallisation des identités confessionnelles, nous avons choisi d'observer les sociabilités à l'œuvre pour appréhender comment le rapport à l'autre se dessine, surtout quand cet autre, musulman et parfois voisin, prend la figure d’un étrange étranger. Les liens sociaux et les civilités sont apparus comme inscrits dans une logique de distinction qui sépare plus qu'elle ne relie des individus proches culturellement, mais pris dans les enjeux de la reproduction du pouvoir communautaire. Au-delà de celte dimension micro, un regard large porté sur l'évolution socio historique du Liban montre combien la question identitaire, qui est au cœur des processus de socialisations, continue encore à questionner un Etat libanais aux formes parfois incomplètes. S'il détient à nouveau le monopole de la violence, il reste peu présent dans l'espace symbolique pour transcender ces clivages communautaires. Enfin, la mémoire collective reste inscrite dans cette logique communautaire, et objet de lutte entre les entrepreneurs de mémoire, dans un espace que l'Etat n'a pas su investir, leur laissant le champ libre