thesis

L'institutionnalisation de la politique culturelle extérieure en Chine et en France : les rôles de l'Institut Confucius et de l'Alliance Française

Defense date:

Nov. 29, 2019

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Institution:

Strasbourg

Disciplines:

Authors:

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Abstract EN:

This dissertation aims to explain a policy : how the Chinese and French States employ institutions to develop their foreign cultural policy in the context of globalization. Based on a comparison between China and France, this study has examined the institutionalization of their foreign cultural policy with an analytical framework which integrates three approaches (historical neo-institutionalism, public sociology, and analysis of policy transfer). Firstly, it illustrates how the institutions and specific mode of interference have emerged in China and in France during several centuries by using a socio-historical and neo-institutionalism perspective. It then locates the dynamics of cultural institutions of two countries in the context of contemporary transformations of the State and of the public policy. Therefore, it focuses on the relationship of State to culture and to these institutions, by employing the analytical categories of reengineering State sociology. When it has showed how the cultural institutions take their roots in an historical tradition as well as in a path dependence, this study illustrates that the internal change of the State cultural interventions also impact upon the modalities of international exportation of cultural policy. The theory of policy transfer can help to understand the international diffusion of cultural policy through the role of Confucius Institute and French Alliance, when those cultural institutions are considered as the driver of institutional transfer. Thus, this dissertation demonstrates that the development of a foreign cultural policy should be understand as a dynamic process of co-construction between the State and its institutions, through the interactions of a large range of actors who are subjected to a form of centralized government in the two countries. However, despite their similarities, the mechanisms for regulating cultural policy are different not only in terms of historical trajectories, but also in irreducible visions of cultural policy, as well as according to the different internationalization strategies in a context of globalization.

Abstract FR:

Cette thèse cherche à expliquer une politique : comment l’État chinois et l’État français mobilisent des institutions pour développer leur action publique culturelle extérieure dans un contexte de mondialisation. Portant sur une comparaison entre la Chine et la France, elle examine l’institutionnalisation des politiques culturelles chinoises et françaises selon un cadre analytique croisant trois approches théoriques (le néo-institutionnalisme historique, la sociologie de l’action publique et l’analyse du transfert de politique publique). Partant d’abord d’un regard socio-historique et néo-institutionnaliste, elle montre comment ont émergé des institutions et des modes d’intervention spécifique dans les deux pays à travers les siècles. Elle situe ensuite la dynamique des institutions culturelles (chinoises comme françaises) dans le contexte des transformations contemporaines de l’État et de l’action publique. Pour cela, elle analyse le rapport de l’État à la culture et à ces institutions, en mobilisant les catégories d’analyse d’une sociologie de l’État en recomposition. Après avoir montré comment les institutions culturelles s’ancrent à la fois dans une tradition historique et une dépendance au sentier, la thèse montre que les changements des modes d’intervention culturelle de l’État à l’échelle nationale impact aussi sur les modalités d’exportation de sa politique culturelle à l’échelle internationale. La théorie du transfert de politique publique permet alors de comprendre, en traitant les institutions culturelles comme des vecteurs de ce transfert institutionnel, la diffusion internationale des politiques culturelles via le rôle de l’Institut Confucius et de l’Alliance Française. La thèse démontre ainsi que les développements d’une politique culturelle extérieure doit être saisi comme un processus dynamique de co-construction entre l’État et ses institutions, à travers l’interaction d’une pluralité d’acteurs, soumis toutefois à une forme de gouvernement centralisé dans les deux pays. Cependant, les mécanismes de régulation de la politique culturelle, malgré des similitudes, diffèrent, non seulement en termes de trajectoires historiques, mais aussi de visions irréductibles de la politique culturelle, comme de stratégies d’internationalisation différente dans un contexte de mondialisation.