Classe ouvrière et ruralité : la genèse du salariat laitier en Bretagne orientale
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Rennes 2Disciplines:
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Approches marxisantes et typologies sociales se conjuguent pour nous renvoyer le reflet d'une classe ouvrière homogène, distincte du monde paysan. La formation de la classe ouvrière serait réduite à un processus de prolétarisation. Or la permanence de formes de pluriactivité infirme cette conception homogénéisante de la formation de la classe ouvrière. Trois profils ouvriers peuvent être distingues qui renvoient à des types de rapports sociaux distincts : le "sublime" (ouvrier de métier), le "vagabond" (ouvrier nomade), l'ouvrier paysan. De même que l'ouvrier de métier était encadré par les corporations, l'ouvrier paysan reste inséré dans le tissu social villageois. La relative dispersion de l'industrie française permettait la perpétuation de formes de contrôle social traditionnelles. La société rurale a ainsi incarné une certaine stabilité sociale dont témoigne l'intérêt porté à la ruralité dans les milieux patronaux : "ruralité transplantée" des jardins ouvriers "ruralité choisie" de la décentralisation industrielle, "ruralité organique" de l'industrie laitière bretonne. Cette dernière forme de contrôle social tire son originalité de la superposition des bassins de collecte et d'emplois qui permit au salariat laitier breton d'éviter la phase de la prolétarisation. Mais aujourd'hui le nouveau contexte sociotechnique modifie les termes du débat. . .