Déportation et génocide : oubli et mémoire 1943-1948 : le cas des juifs en France
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The memory of the holocaust was built in four main stages: in the first, the deportees returned and the discovery of the camps - a generic term encompassing everything from Buchenwald to Auschwitz - caused a shock; in the second, from 1948 to the late fifties, the holocaust disappeared from public view as the cold war took hold and communism held sway in the world French intellectuals; then, with the onset of peaceful coexistence, the memory resurfaced and, by the late seventies, became omnipresent. This study focuses on the first stage of this process. A first part describes how the deportation and holocaust became known, and their representations during the German occupation and, later, when the camps were opened, the first associations created and the law on deportees adopted by parliament. The second part analyzes the abundance of testimonies given by the deportees. In the process, certain notions are clarified. Finally, the third part deals with the impact of the holocaust on the Jewish community, a community which displayed great dynamism despite its losses, but among whom the prewar models kept their hold. The study shows how the memories of the holocaust and deportation developed in the mound of world war one, and were exposed to the risk of political manipulation.
Abstract FR:
La mémoire du génocide des juifs s'est mise en place selon quatre grandes phases : la première, celle du retour et du choc de la découverte des camps - terme générique désignant aussi bien Buchenwald qu’Auschwitz; la seconde, de 1948 à la fin des années cinquante d'occultation du génocide, coïncidant avec les années de guerre froide et la prégnance communiste sur le monde intellectuel français; puis, alors que s'amorçait la coexistence pacifique, le souvenir commença à se faire jour pour devenir omniprésent à la fin des années soixante-dix. Ce travail concerne la première phase du processus. Une première partie montre la prise de conscience de la déportation et du génocide, leurs représentations pendant l'occupation puis lors de l'ouverture des camps, de la création des premières associations et du vote des statuts de déportés par le parlement. La seconde analyse les abondants témoignages de déportes. Cette étude permet de préciser certaines notions. Enfin, la troisième partie concerne l'impact du génocide sur la communauté juive, une communauté qui manifeste, malgré ses pertes, un grand dynamisme, mais chez qui les modèles de l'avant-guerre perdurent. Cette recherche a permis de montrer comment les mémoires du génocide et de la déportation s'enchâssent dans celle de la grande guerre.