La formation des cadres et ingenieurs : entre savoir et savoir-etre contribution a une sociologie du processus d'internationalisation
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NantesDisciplines:
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Abstract EN:
Since the eighties the globalisation of the economy calls into question, partially at least, the coherence of national economies. This, in turn, has generated discourses aimed at transforming every social area. In france, this has led to a weakening of the traditional links between business schools and engineering schools and the economy as a whole. These schools, at different speeds and in different specific ways, have to adapt their curricula and their teaching methods to correspond to a new model of professional competence for executives that is presented as universal and in phase with globalisation. In addition to introducing courses to develop so-called international competence and the internationalisation of curricula and diplomas, these schools have also adopted teaching methods which aim to transform the behaviour of students and develop practical management skills in an attempt to adapt the french executives of the future to the perceived constraints of internationalisation. The analysis of these new teaching methods, their efficiency and their place in the curriculum, shows the different ways of reacting to/against traditional academic criteria - introduced in the 19th century in state schools and then adopted by private institutions - in the selection of economic elites. The attitudes of these schools to these traditional criteria are part and parcel of their positioning and repositioning strategies. Indeed, in the training of economic elites the tension between the state and the markets is reinforced by globalisation.
Abstract FR:
Le processus de mondialisation des activites economiques qui est observe depuis les annees 80 remet en cause, du moins partiellement, la coherence des economies nationales et interroge, a travers la production de discours performatifs, tous les champs sociaux qui sont a leur contact. Dans ce cadre, les relations historiques qui se sont etablies entre le champ des ecoles de commerce et d'ingenieurs francais et le champ economique national se trouvent interrogees. Afin de repondre a un modele de la competence professionnelle pour le personnel d'encadrement designe par ses promoteurs comme universel et devant correspondre aux nouvelles demandes des entreprises mondialisees, les ecoles vont, selon des temporalites qui leurs sont propres et des modalites qui leurs sont specifiques, modifier les contenus de leurs programmes d'enseignement et leur pedagogie. Outre l'introduction d'une formation a des competences dites internationales et le developpement de strategies d'internationalisation des formations et des ecoles, la pedagogie du "savoir-etre", qui se donne pour objectif de transformer les comportements et d'inculquer aux eleves un habitus managerial, semble etre une forme originale d'adaptation du mode national de la formation du futur personnel d'encadrement des entreprises aux contraintes percues de l'internationalisation. L'analyse de cette nouvelle forme pedagogique, l'efficacite relative qu'elle a aupres des eleves et la place qui lui est reservee dans les ecoles, permettent egalement de distinguer des situations diverses de mise a distance de la norme scolaire traditionnelle de selection, de formation et de legitimation des elites economiques qui a ete instituee au siecle dernier par l'etat dans les ecoles qui relevent de son autorite et que les autres institutions ont progressivement adoptee. L'attitude prise par les ecoles vis-a-vis de cette norme constitue aujourd'hui l'un des enjeux majeurs de leurs strategies de positionnement et de repositionnement. En definive, le processus d'internationalisation a pour effet de renforcer la dualisation d'un champ pris historiquement entre l'etat et le marche et reactive les luttes pour l'imposition d'une forme legitime de competence qui opposent les institutions de formation des elites economiques.