thesis

Modèles de naissance et de "nature" en conflit : les Sénégalaises en exil face à l'hôpital moderne

Defense date:

Jan. 1, 2013

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Institution:

Paris 8

Disciplines:

Abstract EN:

My thesis focuses on the implicit representations of (human) Nature in different models of birth. In particular, my work investigates the forms of dialogue, the reasons for conflict and the exchanges between reproductive models introduced and faced by the Senegalese women in exile in the maternity ward of the Poggibonsi hospital (Siena), one of the first in Italy to have proposed the model of "natural childbirth". Through a comparative study, my thesis highlights the idea of (human) Nature typical of our modern Western society. In this context, midwives face difficulties in their attempt to create an alliance with the Senegalese leaning on (biological) equalities supposed to go beyond (cultural) differences. Such biologizing "universalism" does not help to shorten the cultural distance which separates them from their foreign patients. The favor accorded to cultural relativism in a Western society, who is willing to be multi-cultural, is challenged – through practices – by a tendency to universalize our own conception of (humain) nature: a kind of naturalism, modern as well as “post-modern”. Although the biologic functioning of the body is certain and roughly the same for everyone, the idea that human nature could not be the same and has not the same relevance in every culture appears as a difficult challenge to “digest” for the western rationalism and, in particular, for the medical rationality.

Abstract FR:

Ma thèse porte sur les représentations implicites de la Nature (humaine) dans les différents modèles de naissance. Mon travail se concentre, en particulier, sur les formes de dialogue, les conflits et les échanges entre les modèles de procréation introduites et rencontrées par les femmes sénégalaises en exil dans le service de maternité de Poggibonsi : l’un des premiers en Italie à avoir proposé le modèle de "l'accouchement naturel". A travers une étude comparative, mon analyse met en lumière la conception de la Nature (humaine) propre à notre société occidentale moderne. C'est dans ce cadre que s’inscrivent les difficultés rencontrées par les sages-femmes face à la tentative de créer une alliance avec les Sénégalaises sur la base d'une égalité (d'espèce) censée aller au-delà des différences (culturelles). Cet “universalisme” biologisant ne les aide pas à amoindrir la distance culturelle qui les sépare de leurs patientes étrangères. La faveur accordée au relativisme culturel dans une société occidentale qui se veut désormais volontiers multi-culturaliste se voit donc contrecarrée- en pratique - par une tendance à universaliser notre propre rapport à la nature : une sorte de naturalisme, moderne aussi bien que « post-moderne ». L’idée selon laquelle, bien que le fonctionnement « purement » biologique du corps soit certes, à peu près le même pour tous, la nature humaine n’a pas la même importance et n’occupe pas du tout la même place dans toutes les cultures apparaît comme un défi difficile à «digérer » pour le rationalisme occidental, notamment hospitalier.