La syndicalisation et l'action collective : le cas de la CFTC-CFDT : 1945-1990
Institution:
Paris, Institut d'études politiquesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis describes the changes in the CFTC-CFDT union membership from 1945 to 1990 and analyses the logic of union collective action by reading Mancur Olson’s theory in a nonutilitarian way. The figures have been built up by crossreferencing several indicators, and, for the last two decades, with the help of union administrative material. They show the number of regular subscribers and the union density figure and indicate the geographical (national, regional and "departemental") as well as the industrial distribution. The cases of three "departemental" organizations and of one federation and an analysis of the organizational structure and of the finances complete this description. Even before the decline of the eighties, the data show the low number of members in the union, which density peaked at just 4,2 %. This fact appears more as a choice than a failure of recruitment. It seems characteristic of the ideological and militant syndicalism to practise a selective recruitment policy. However, until the end of the seventies, the confederation represented more people than the small circle of union members. The decline of the eigthies points out that this model of representation and action doesn't work anymore. The union legitimacy is challenged. The union crisis doesn't show a lack of utility or an excess of institutionalisation, but a questioning of the meaning of the action, the absence of shared beliefs and meanings. The social pressure in favour of trade-unionism is fading, the ideological incentives and the militants, "moral entrepreneurs", no longer crystalise the collective action.
Abstract FR:
Cette thèse décrit l’évolution des effectifs syndiqués à la CFTC-CFDT entre 1945 et 1990 et analyse la logique de l'action collective syndicale à partir d'une lecture non-utilitariste de Mancur Olson. Le nombre des cotisants réguliers, reconstitue à partir de plusieurs indices croisés, et, pour les années 1970-1990, à l'aide de documents internes, et les taux de syndicalisation décrivent l'implantation géographique - nationale, régionale et départementale - puis la répartition par fédérations. L’étude de trois unions départementales (Isère, Haute-Garonne et Meurthe-et-Moselle) et d'une fédération, le SGEN, précise cette approche globale. L'analyse des structures et de l'organisation financière, des débats et des choix qui ont marqué ces domaines, complète cette description numérique. Les chiffres montrent, avant même le déclin, la faiblesse persistante des effectifs - le taux culmine à 4,2 % des salariés en 1975-76. Ce fait apparait comme un choix plus qu'un échec, spécifique d'un syndicalisme idéologique et militant pratiquant une politique de recrutement très sélective. Le recul des années 1980 marque l’épuisement de ce modèle de représentation et d'action, caractéristique du syndicalisme confédéré français qui bénéficiait jusqu'à la fin des années 1970 d'une représentativité allant au delà du cercle étroit des adhérents. La légitimité de l'institution syndicale est en cause. Le déclin ne sanctionne pas tant un défaut d'utilité, ou un excès d'institutionnalisation, mais apparait comme une crise du projet de l'action collective qui ne fait plus sens. Il manifeste une absence de croyances et de significations partagées. La pression sociale en faveur du syndicalisme se dilue, les incitations idéologiques et les militants "entrepreneurs de morale" ne cristallisent plus l'action collective.