thesis

La production des frontières urbaines : les mondes sociaux des "copropriétés fermées" à Buenos Aires

Defense date:

Jan. 1, 2011

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Institution:

Paris, EHESS

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

That does it mean for a neighbourhood or a building to be "gated"? My doctoral thesis assesses the notion of "residential enclaves", usually used to evaluate the so-called "gated residential developments" as devices of upper class self-segregation, according to dual city theories. Instead of doing a macro-sociological and typological study, my doctoral thesis studies the processes whereby social and symbolic boundaries at the newly "gated residential developments" in Buenos Aires (the torres and complejos) are created and maintained, when found to be present at all. This approach entails two main differences with other studies already done about these kinds of places. On the one hand, I did not restrict my research only to those "gated residential developments" that easily fit under the study of "enclaves". I also took into consideration more controversial cases. This approach allowed me to highlight how dynamic is the creation of social boundaries through space and to show the conflicts of legitimacy that are involved in those boundaries. On the other hand, I included in my research some people that take part in the everyday life of these new developments but that usually are not taken into account-particularly the employees. By taking into account their presence in these "gated residential developments", my research shows the socially constructed nature of the image of these places as socially homogeneous "enclaves". My doctoral thesis shows the presence of heterogeneous social worlds in the "gated" space and the ways they are linked to each other in order to produce the boundaries making a "gated residential development" a reality

Abstract FR:

Que signifie le fait qu'un quartier ou un immeuble soit « fermé»? Cette thèse interroge la notion d'enclave résidentielle, telle qu'elle a été utilisée pour aborder les espaces résidentiels « fermés » issus de l'auto-ségrégation des classes supérieures. A la démarche macrosociologique et typologique suivie par la majorité des études qui approchent ces lieux en termes de dualité urbaine, cette thèse fait le pari d'un changement d'échelle. À partir d'une enquête ethnographique menée à Buenos Aires ( Argentine), elle étudie les processus de création et de maintenance de frontières sociales et symboliques autour des torres et complejos (des« copropriétés fermées »), que ces processus réussissent ou non. En prenant en compte non seulement des cas des « copropriétés fermées» qui paraissaient a priori répondre le mieux à la notion d'enclave, mais aussi des cas plus incertains, nous avons soulevé le caractère dynamique du marquage des frontières à travers l'espace et dévoilé les conflits autour de leur légitimation. Par ailleurs, en incluant dans notre enquête les employés de ces « copropriétés fermées », nous avons mis en évidence les conditions qui rendent possible l'image enclavée et socialement homogène de certains de ces lieux. La« fermeture» n'est pas l'élimination de l'hétérogénéité sociale au moyen des mécanismes d'exclusion, mais bien plutôt sa dissimulation à travers le travail des vigiles, qui ont pour fonction d'encadrer les employés qui entretiennent le luxe et assurent les loisirs des habitants. Les « copropriétés fermées » apparaissent donc comme le produit de mondes sociaux divers dont les frontières ne coïncident pas avec les murs qui les entourent