Démontrer une promesse fragile : Genèse, Régime et Politisation de la démonstration des techniques de captage, de transport et de stockage du CO₂ (CTSC) en Europe
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
My thesis concerns the process of demonstration of CO₂ capture, transport and storage (CISC) in the European Union. This conception allows the construction of the promise of a future with reduced CO₂ emissions, which does not exclude the continuation of the use of fossil energies. During the last decade, the European Commission has established a partnership vvith industrial actors in an initiative of CTSC «demonstration» organised around the development of on site demonstrators, in order to bring these techniques to a commercial state. This process has been marked by intense debates and local conflicts, especially in what regards the risks associated with CO₂ leakage. The Commission puts forth slogans concerning the need for conciliation with the citizens. However, the process of CTSC demonstration does indeed produce a division between uncertainties that may be controlled (demonstrated) which are in the forefront, and others whose possibilités of reduction seem less certain, which are placed in the background. Thus, the interrogation here bears on the characterisation of this way of dividing the uncertainties as well as on the manner by which a policy, based on demonstration, might produce kinds of agreements among the distinct actors implicated. My analysis proposes a periodisation of the process (1972-2012) in three large phases : Genesis, Regime, and Politicisation. I develop my arguments based on four case studies : the activity of the European technological platform devoted to CTSC, « Zéro Emission Platform for Fossil Fuels » (ZEP), and three more CTSC demonstration projects, two in France and another one in Barendrecht, in the Netherlands.
Abstract FR:
Ma thèse porte sur le processus de démonstration des technologies de captage, transport et stockage du CO₂ (CTSC) dans l'Union Européenne. Ce concept permet de construire la promesse d'un avenir avec moins d'émissions de CO₂ tout en poursuivant l'utilisation d'énergies fossiles. La dernière décennie, la Commission Européenne s'est engagée en partenariat avec des acteurs industriels dans une démarche de «démonstration» du CTSC articulée autour du développement de démonstrateurs sur site afin d'amener ces techniques à un stade commercial. Ce processus a été jalonné d'intenses débats notamment en ce qui concerne les risques liés aux fuites de CO₂. La Commission affiche des devises relatives à la nécessité de concertation vis-à-vis des citoyens. Cependant, ce processus n'en opère pas moins un partage entre des incertitudes qui peuvent être maîtrisées (démontrées) au premier plan ou d'autres, dont les voies de réduction semblent moins certaines, qui sont placées au second plan. La question porte sur la caractérisation de ce mode de partage de l'incertitude ainsi que sur la manière dont une politique, articulée autour de la démonstration, peut produire des formes d'accord entre les différents acteurs concernés. Mon analyse, centré sur l'Union Européenne, propose une périodisation du processus (1972 -2012) en trois grandes phases : la Genèse, le Régime et la Politisation. Je m'appuie sur quatre cas d'étude : l'activité de la plateforme technologique européenne dédiée au CTSC ainsi que trois projets démonstrateurs CTSC, deux en France et un aux Pays-Bas.