Représentations et vécus des enfants ayant été exposés aux conflits et violences conjugales à l’île de La Réunion
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Abstract EN:
Based on childhood stories told by adults who have been put at risk of conflicts and domestic acts of violence in Reunion Island, this research aims for highlighting their representations of conflicts and acts of violence and the diversity of their socio-family backgrounds. The studies reveal the children’s perception of the Reunionese society, as globally violent, in which social acts of violence and domestic ones are understood as a same continuum. The representations of the family space where these processes are expressed show a strict division of male and female areas in creole society. In this context, a strategy of social appearance, often used by children- begins to be detectable in order to protect oneself from social eye. In the same way, their socio-family backgrounds unveil under-constraint parental roles, not without paradoxes, especially for the author of acts of violence which controls the family territory. Thus, as soon as these become issues in the domestic relationship, the children themselves can be the targets of acts of violence. The frontier between the domestic acts of violence and the parental ones is blurred by the concomitance of both processes. Then, the children are forced to go and search for new individual resources and/or collective ones, alternated, for some of them, with episodes of acts of violence recurrence. Thus, the actors show their entire ability to use the social networks inherited the process of créolisation, to overcome the issues after troubled situations and domestic acts of violence and thus tend to some forms of social resilience.
Abstract FR:
A partir de récits d’enfances produits par des adultes ayant été exposés aux conflits et violences conjugales à l’île de La Réunion, cette recherche vise à mettre en lumière leurs représentations des conflits et violences et la diversité de leurs vécus socio-familiaux. Les analyses révèlent une perception de la société réunionnaise par les enfants, comme globalement violente, où les violences sociales et les violences conjugales sont appréhendées sur un même continuum. Les représentations de l’espace familial où s’expriment ces processus traduisent une partition rigide des territoires du masculin et du féminin en société créole. Dans ce contexte s’esquisse alors une stratégie de paraître social dont les enfants usent volontiers à des fins de protection du regard social. De même, leurs expériences socio-familiales dévoilent des rôles parentaux sous-contrainte, non dénués de paradoxes, notamment pour l’auteur. E des violences, qui contrôle le territoire familial. Ce faisant, dès lors que les enjeux éducatifs et conjugaux se confondent, les enfants eux-mêmes peuvent être les destinataires des violences. La frontière entre les violences conjugales et les violences parentales est ainsi brouillée par la concomitance des deux processus. Les enfants sont alors contraints d’aller à la quête de nouvelles ressources individuelles et/ou collectives, alternée pour certains. Es, avec des phases de reproduction des violences. Les acteurs montrent ainsi, toute leur capacité à utiliser les ressources sociales héritées du processus de créolisation afin de surmonter les épreuves au lendemain des situations de conflits et violences conjugales et tendre ainsi, vers des formes de résilience sociale.