La construction sociale des droits des peuples autochtones : une étude transnationale à partir du cas colombien
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Of importation and exportation of legal technologies, resources, and hierarchies) affects the position and importance of traditional authorities in law production! The research explores this general question in a variety of national settings, drawing on interviews with members of the legal profession but also members other groups (indigenous and non-indigenous activists, members of NGOs, bureaucrats, researchers, etc. ) involved in the production of international and customary law in different arenas. The first part is an ethnographic study of the social practices of actors in an indigenous Law school of Tiera-adentro (in the region of Cauca) involved in the production of customary law (both at the national and at lcbal level) following the 1991 Constitution. The second part emphasizes the international process of writing a Draft Declaration of Indigenous Peoples' Rights at the UN, focussing in particular on the participation of Colombian organizations at the Indigenous Caucus within the UN machinery. The last part deals with the complex interrelationships between international law and customary law at different levels. The aim is to explore the ways in which Colombian Indigenous peoples have articulated strategic frames that engender support for their aspirations within international legal system and the specific formation and actualization of state rule, and use and appropriation of state resources and agencies.
Abstract FR:
La question centrale qui a animé cette recherche peut être résumée ainsi : « Que sont les droits des peuples autochtones aujourd'hui ? ». J'ai décidé de tenter de répondre à cette question, non pas à partir de la construction de modèles contre-factuels (comme le voudrait une approche en termes de philosophie du droit), ni à partir de l'analyse d'instruments juridiques. Il s'agissait plutôt, dans une perspective socio-anthropologique, de prêter attention aux pratiques des agents impliqués dans ce que j'ai appelé le sous-espace juridique des droits des peuples autochtones, en prenant pour point de départ un cas particulier, la Colombie. Mon enquête a permis de révéler que cet univers juridique prenait place au sein du champ des droits de l'homme et qu'il opérait globalement selon la logique de fonctionnement du champ juridique. Un trait le distinguait cependant : la présence d'agents sociaux aux caractéristiques sociales improbables qui mobilisaient des capitaux spécifiques (ce que j'ai appelé le « capital ethnique » et le « capital de la victime »). Mon enquête sur les discours et les pratiques de production des droits des peuples autochtones en Colombie m'a permis de comprendre qu'il était indispensable de mobiliser un modèle d'analyse ne s'arrêtant pas aux frontières nationales. Ce sont donc les interactions entre ces divers agents (représentants des organisations autochtones, des ONG) que je me suis donnée pour tâche de reconstruire et c'est à partir d'elles que j'ai voulu analyser les conceptualisations et les re-formulations des systèmes et des pratiques juridiques dans le cadre de la « mobilisation de la question autochtone » en Colombie.