« Simples militants » : sociologie comparée de l’engagement politique (FN, JC, UMP) en milieu populaire dans la France contemporaine
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The thesis examines the engagement of subordinate activists from both a political ("grassroots") and social (working class) perspective. These "ordinary activists", as they call themselves, are privileged observers of the divisions between political leaders and ordinary citizens. The thesis consisted in the comparative ethnography of the activities of activists (Front national, Jeunes communistes and Union pour un mouvement populaire) in three suburban cities in Paris and Lorraine. The observation of ordinary militant life - meetings, distributions, collages, municipal election campaigns - was supplemented by interviews and localized counts. The thesis is divided into two parts. The first consists of three chapters of localized political analysis that describes the socio-political context of respondents' commitments and the social differences within the observed collectives. The second part is divided into two comparative chapters that question the tensions between the "head" and the "base" of the organizations studied, paying particular attention to restoring the dimensions of domination and autonomy that characterize the experience of subordinate militants. By linking the construction of political hierarchies with class relations in militant environments, the thesis invites us to differentiate the study of militantism according to social backgrounds and to question the classist functioning of parties. Symmetrically, it questions the recompositions of the working classes in terms of their relationship to politics, which reflects persistent cultural separations with the wealthier classes.
Abstract FR:
La thèse étudie l'engagement de militants subalternes d'un point de vue politique (militants « de terrain ») et social (membres des classes populaires). Ces « simples militants », comme ils se désignent eux-mêmes, constituent des observateurs privilégiés des fractures entre les leaders politiques et les citoyens ordinaires. La thèse a consisté en l'ethnographie comparée des activités de militants (Front national, Jeunes communistes et Union pour un mouvement populaire) dans trois villes de banlieue parisienne et de Lorraine. L’observation de la vie militante ordinaire - réunions, distributions, collages, campagnes d’élections municipales – a été complétée par des entretiens et des comptages localisés. La thèse se divise en deux parties. La première se compose de trois chapitres d’analyse localisée du politique qui décrit le contexte socio-politique des engagements des enquêtés et les différences sociales au sein des collectifs observés. La seconde partie se découpe en deux chapitres comparatifs qui interrogent les tensions opposant la « tête » et la « base » des organisations étudiées en prêtant une attention particulière à restituer les dimensions de domination et d’autonomie qui caractérisent l'expérience des militants subalternes. En mettant en lien la construction des hiérarchies politiques avec les rapports de classe en milieu militant, la thèse invite à différencier l’étude des militantismes selon les milieux sociaux et à questionner le fonctionnement classiste des partis. Symétriquement, elle interroge les recompositions des classes populaires sous l'angle de leur rapport au politique, qui reflète des séparations culturelles persistantes avec les classes aisées.