De la gestion de l'autonomie : parcours de travailleurs autonomes argentins dans les années 90
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This research has to main goals. On the one hand, I intend to discuss how the category of self-employed worker became a valuable tool for labour flexibilisation in the 90s due to its ability to create labour relationships that are more flexible than those set forth by the labour reform. On the other hand, I intend to discuss how self-employed workers cope with the precarious condition of their labour situation. Ln 1954, in a context in which social rights were becoming universal, the category of self-employed worker was created in order to extend the right to retirement to self-employed workers. However, in contrast to salaried staff, they must pay for their own social security and pension funds, thus their social protection depends on their stability in the labour market. In 1998, the category of "self-employed worker" was expanded to include other kinds of workers that were neither salaried staff nor self-employed workers. These are hybrid labour relationships mainly characterized by precariousness, which results from labour instability and lack of social protection. In the 90s, especially after 1998, the excessive and irregular use of this category caused a substantive deregulation of the labour market. Therefore, the second goal of our research is to understand how these "new" self-employed workers cope with social instability and lack of protection. By understanding how careers are structured we can comprehend the transformation of work representation in a labour market such as the Argentine one, which has undergone a dramatic changing process in the last 15 years.
Abstract FR:
Cette recherche a deux objectifs principaux. D'une part, il s'agit d'analyser la manière dont la catégorie travailleur autonome devient pendant les années 90 un outil privilégié de flexibilisation du marché de l'emploi. D'autre part, il s'agit d'analyser comment les travailleurs autonomes gèrent la précarité en emploi imposée par cette catégorie. En 1954, dans un contexte d'universalisation de droits sociaux, la catégorie travailleuse autonome a été créée pour étendre le droit à la retraite aux travailleurs indépendants. Cependant, contrairement aux salariés, ces travailleurs doivent assumer eux-mêmes le paiement de charges sociales, par conséquent, l'accès aux protections sociales dépend d'une insertion stable au marché du travail. En 1998, la catégorie « travailleur autonome» est redéfinie afin d'accueillir à d'autres types de travailleurs qui n'étant pas des salariés, ne sont pas non plus de travailleurs indépendants. Il s'agit de relations d'emploi hybrides, dans lesquelles la précarité qui résulte d'une inscription instable au marché du travail et du manque de protections sociales semble être la caractéristique principale. Pendant les années 90, l'utilisation irrégulière de cette catégorie va contribuer à la dérégulation du marché du travail. Le deuxième objectif de notre recherche est celui de comprendre la manière dont les « nouveaux» travailleurs autonomes gèrent l'instabilité en emploi et la déprotection sociale. Comprendre la structuration de parcours professionnels sert à l'analyse de la transformation de la représentation, du travail dans un marché du travail comme le marché argentin qui a vécu dans les dernières quinze ans un violent processus de mutation.