Venir à la communauté : une sociologie de l'hospitalité et de l'appartenance
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
In this thesis we try to propose a general sociology of hospitality and belonging, through an attention to the various moves of the stranger, the one who is coming to a community and, by doing so, putting to a test its hospitality as well as the grounds of the belonging, A first part is about the works of Simmel and Schütz, it shows how they both manage to escape the question of hospitality, due to the way they figure the stranger. A second part opens an ontology of the strangeness, though an inquiry into a various philosophical traditions, which is extended to a sociology about the appropriation of the new and strange by the common, then it tries to draw a grammar of the sense of hospitality and to specifies the fundamental operations and trials that each community encounters, In the third part, the first fieldwork is about a living community (inhabiting a collective house) initiated by some activists who happen to rediscover the virtues of political liberalism and to change the trials of belonging, while encountering the radical strangeness of newcomers to the community, In the fourth part, the second fieldwork is about the French anti-discrimination policy and the controversies that turn around the question of "racial" or "ethnic" categories, policy and controversies lightened by a comparison with the English case, If the cohabitation community and the national community do not have the same extension, historically and spatially, they have to foster a dolorous inquiry about the figurations of strangeness and about what are a good hospitality and a just belonging.
Abstract FR:
Ce travail propose une sociologie générale de l'hospitalité et de l'appartenance. Pour cela, il s'attache aux mouvements de l'étranger qui vient à la communauté, mettant en question l'hospitalité de cette dernière et interrogeant la façon dont l'appartenance s'y éprouve. Une 1ère partie revient sur le travail de Simmel et Schütz et montre leur figuration de l'étranger les a mené à occulter l'hospitalité. Une 2ème partie ouvre une ontologie de l'étrangéité, en s'appuyant sur une variété de courants philosophiques, qui se double d'une sociologie de l'appropriation de l'étrange et du nouveau au propre et au commun, avant de dessiner une grammaire du sens (commun et public) de l'hospitalité et de spécifier les épreuves de la mise en commun du « vivre avec » et du « tenir ensemble » que rencontre toute communauté. Dans la 3 ème partie, le premier terrain est une cohabitation communautaire (coopérative de logement issu du «mouvement squat ») initiée par des militants altermondialistes que l'épreuve de l'étrangéité, en sa consistance culturelle, va conduire à redécouvrir les vertus du libéralisme politique et à réviser les exigences de l'appartenance. Dans la 4 ème partie, le 2eme terrain porte sur la politique antidiscriminatoire française et sur les controverses sur les catégories «ethniques», toutes deux éclairées par une comparaison avec l'Angleterre. Si la coopérative d'habitation et la communauté nationale n'ont ni la même ampleur, historique et spatiale, ni les mêmes équipements, toutes deux se heurtent à une enquête douloureuse sur les figurations de l'étrangéité, mais aussi sur les exigences de la bonne hospitalité et de la juste appartenance.