Face à la crise : effets durables des crises sur les expériences politiques au Liban. Étude de cas d'étudiants des Beaux-Arts de Hadath
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This study aims to present a social history of a crisis that has shaken the Lebanese political class and the entirety of the country since early 2005. One of the many characteristics of this period is an unprecedented and wide-scale participation of the population in the political moments. This study's objective is to assess the nature of this participation, its contributing factors, the level of engagement, but also the changes the crisis has affected within the places of living the -- otherwise non-engaged -- population. What was it that the population experienced through those years ? Have political events interrupted the daily relationship of the population with political life or were they in continuity with that relationship ? These are the main questions we aim to answer. The text is composed of three sections. The first section focuses on the place of diffusion of the crisis, namely the political field. We study the production of discourses in the light of the conditions that made them possible, consequently reflecting on the main dynamics of the relationship of "politicians" with the public. The second section focuses on the geography of the student population by looking at the case of the Institute of Fine Arts of the Lebanese University, located in the southern suburb of Beirut. Finally, the third section of our study reflects on an extraordinary moment of both social and political experience : large scale mass rallies, an unavoidable lanscape of the crisis that is being treated and of the discourses that is shaped.
Abstract FR:
Cette étude œuvre à présenter l'histoire sociale, de modeste échelle, d'une crise qui frappa la classe politique libanaise, et, avec elle, l'ensemble du pays à partir de l'hiver de l'année 2005. Il est une caractéristique de cette période, pour le cas libanais, que nous n'avons pas voulu laisser non évoquée, à savoir la participation de la population du pays aux moments politiques, qui n'a pas d'équivalent dans l'histoire du pays. L'ambition première de cette étude est de rendre compte de cette participation, de ses conditions, de son degré d'engagement, mais aussi de l'univers social que la crise injecta aux espaces de vie de la population - à savoir : qu'est-ce que la population vécut au cours de ces années ? La problématique qui se pose ainsi est : la conjoncture politique de crise a-t-elle interrompu ce quotidien et ce rapport de la population avec les politiciens ou s'inscrit-elle en continuité avec ce rapport ? L'étude est divisée en trois parties : la première s'attache à l'observation du lieu d'émission de la crise qu'est la scène politique. Nous y étudions surtout l'apparition de discours suivant des conditions qui les ont rendus possible, et tirons certaines conséquences de ces discours sur la relation des « politiciens » avec la population. La deuxième partie s'intéresse à l'espace des étudiants de l'Institut des Beaux-Arts de l'Université Libanaise à Hadath, qui se trouve dans la Banlieue Sud de Beyrouth. La troisième partie traite enfin d'un moment extraordinaire de l'expérience sociale et/ou politique, celui des grands rassemblements populaires ; paysage incontournable de cette période de crise et des commentaires et des discours auxquels elle a donné lieu.