O letramento selvagem : um estudo socio-anthropologico da apropriaçào da escrita por trabalhadores rurals assentados em àrea de reforma agrària na regiào da transamazônica
Institution:
Paris 13Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This dissertation discusses the process of appropriation of writing by rural workers in the area of agrarian reform in the Transamazonian Region, in the town of Anapu, west of the Pará State. The main line of investigation is developed in the perspective of ethnography of learning contexts and the uses of writing as social practice. This takes us to question the relations that can be established between the knowledge of writing, its many social uses and the strategies of maintenance of the conditions of a way of life strongly marked by a basic oral tradition. The results show that, instead of an adaptation to the logic of the literate culture and modernization supposedly resulting from literacy, there is a process of appropriation of writing as a strategy to maintain and preserve a countryside ethos by strengthening the social relations markedly non-modern, emphasizing the reinsertion of economic relations in more broad social relations as a way of facing the voracious introduction of the market economy in a country based economy. The main goal of this dissertation is therefore to show that writing by itself does not have any intrinsic power of transformation of reality; instead, it is always determined by the socio-cultural context as well as the mechanism of its teaching and dissemination, which lead us to analyze it less in terms of its consequences (what it does to people) and more in terms of it social practice (what people can concretely do to it).
Abstract FR:
Cette thèse de doctorat interroge le processus d’appropriation de l’écriture par les travailleurs ruraux bénéficiaires de la réforme agraire dans la région de la Transamazonienne, plus particulièrement dans le municipe d’Anapu, dans l’Ouest de l’État du Pará. La démarche centrale de la thèse est celle d’une ethnographie des contextes d’apprentissage et d’usage de la langue écrite vue comme une pratique sociale. Cela nous conduit à nous interroger sur les relations qui peuvent être établies entre la connaissance de la langue écrite, ses divers usages sociaux et les stratégies de maintien des conditions d’un mode de vie fortement marqué par une oralité primaire. Nos travaux montrent que ce n’est pas à une adaptation à la logique de la culture lettrée et à la modernisation qui serait supposée découler de l’alphabétisation qu’on assiste. Au contraire, le processus d’appropriation de la langue écrite sert bien plus au maintien et à la préservation d’un ethos paysan. La langue écrite permet de renforcer des relations sociales non modernes, marquées en particulier par l’insertion des relations économiques dans le tissu des relations sociales plus amples qui permet de résister à l’introduction de l’économie de marché dans une économie à base paysanne. Le principal objectif du travail est donc de montrer que l’acquisition de l’écriture en tant que telle n’a pas de pouvoir intrinsèque de transformation de la réalité, et que, bien au contraire, elle est toujours déterminée par un contexte socioculturel, ainsi que par les mécanismes de son enseignement et de sa diffusion. Cela nous amène à conclure que plus important de penser l’écriture en termes de conséquence (ce qu’elle fait avec les personnes), c’est interroger sur ce que les personnes font avec elle.