La mobilité sociale descendante : l'épreuve du déclassement
Institution:
Paris, Institut d'études politiquesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This research aims at studying intergenerational downward mobility. It underlines three main points. How many people does this concern ? What do they people go through, and how can we describe their experience ? What are the political consequences of intergenerational downward mobility ? The measure based on age and birth cohort highlights the progressive degradation of the perspective of social mobility for generations born after the 1940’s, the most unfavourable being those of generations born in the 1960’s. Concerning the experience of intergenerational downward mobility, two types of situations are distinguished. First, one group of people who see them as belonging to a generation that has been “sacrificed”, are very critical of the educational system. They also reject the way the society as a whole is organized. An other group gathers people who consider themselves as the only responsible for their personal path, which is seen as a failure. They tend to turn in on themselves. Finally, downward mobility has some political consequences. Their downward path structures their attitudes and above all their political behaviour. In particular, concerning their votes, a tendency to choose far right parties can be highlighted.
Abstract FR:
En combinant analyse quantitative et qualitative, l’objectif de cette thèse est d’introduire une sociologie de la mobilité sociale descendante en questionnant plus particulièrement trois points. Quelle est la fréquence du phénomène ? Quelle est l’expérience vécue par les individus déclassés ? Quelles sont les conséquences politiques du déclassement social ? Les résultats obtenus à l’issue du travail empirique fournissent des éléments de réponse à chacune de ces interrogations. La mesure par âges et par cohortes de naissance permet de mettre en évidence la dégradation progressive des perspectives de mobilité sociale pour les générations nées après les années 1940, la situation la plus dégradée étant celle des générations nées au tournant des années 1960. Concernant l’expérience du déclassement, deux types d’expérience sont distingués. Le vécu sur le mode générationnel est celui des déclassés qui se vivent comme appartenant à une génération « sacrifiée » et qui tiennent un discours très virulent à l’encontre de l’école et du fonctionnement de la société dans son ensemble. Le vécu sur le mode de l’échec personnel est celui des déclassés qui se vivent comme étant les seuls responsables de leur trajectoire, vécue comme un échec qui les amène à de multiples remises en cause et à la tentation du repli sur soi. Enfin, la mobilité sociale descendante a des conséquences politiques : le sens descendant de leur trajectoire intergénérationnelle structure les attitudes et comportements politiques des déclassés. En particulier, concernant la préférence partisane, un attrait relatif pour l’extrême droite peut être mis en évidence.