La vieillesse illégitime? : Migrantes marocaines en quête de reconnaissance sociale ?
Institution:
Paris 7Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Considering only old female Moroccan migrants as the subjects of this thesis on migration, we pursue two objectives : The first one consists in showing the way their need of recognition builds itself through the experiences of contempt engendered by the situations of dominion and by the feelings of injustice that confront them. The second one concerns the way this normative frame, that can a priori be considered carrier of emancipation, actually functions as coercive and accentuates the submission of these women. By privileging a situational approach, this work questions successively the forms of contempt, the grades of résistance and the qualifies of strategy employed. It acts as a process of interrogation of the constituent modes of invisibility of these immigrant women and the dimension of their autonomous illegitimate existence. Therefore, it is important to emphasize the following : Confronted by the stigmatisation of their work and the experiences of contempt which they undergo, the immigrant women adopt strategies of restoration of their self which depend on each one of their individual trajectory in the French Society, the place occupied by their group within the French society and of their evaluation of the situation. Facing the paradox of the normative injunctions imposed by the institutions, the Moroccan migrants use them to bypass the obligations engendered by these institutions. Confronted with difficulties connected to the limitation of their right of participation, the women that were interviewed, use essentially the links with the country of origin to obtain a social respect which depends on the ways the power relations are negotiated and on the margin of operation each individual has reached.
Abstract FR:
A partir d'une enquête qualitative en région parisienne qui avait pour objet des migrantes âgées marocaines, j'ai mis en avant deux objectifs. Le premier consiste à montrer la manière dont leur besoin de reconnaissance se construit à travers les expériences de mépris engendrées par les situations de domination et par les sentiments d'injustice. Le deuxième a trait à la manière dont ce cadre normatif a priori porteur d'émancipation fonctionne comme une injonction qui renforce l'assujettissement de ces femmes. En privilégiant une approche situationnelle, cette thèse questionne successivement les formes de mépris, les registres de la résistance et les formes de stratégie. Elle se présente ainsi comme un processus d'interrogation des modes constitutifs de l'invisibilité de ces femmes immigrées et de l'illégitimité de leur existence autonome. Aussi, il importe de souligner que : Face à la stigmatisation de leur travail et des expériences de mépris qu'elles subissent, les migrantes adoptent des stratégies de restauration de soi qui dépendent de leur trajectoire individuelle, de la place occupée par le groupe au sein de la société d'installation et de leur définition de la situation. Face aux injonctions normatives imposées par les institutions, les migrantes se saisissent de leurs paradoxes afin de contourner les contraintes engendrées par celles-ci. Face aux difficultés liées à la limitation de leur droit de participation, les femmes interrogées investissent essentiellement les liens avec le pays d'origine afin d'obtenir une estime sociale - une estime qui dépend de la manière dont les rapports de pouvoir sont négociés et de la marge de manœuvre des individus.