thesis

Cadres d'entreprise et quartiers de refondation à Paris et à Milan : contribution à l'analyse différenciée du rapport des classes supérieures à la mixité socio-spatiale et aux dynamiques d'auto-ségrégation

Defense date:

Jan. 1, 2008

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Abstract EN:

This dissertation analyzes upper-middle class attitudes towards socio-spatial mixing. More specifically, I study several neighborhoods located at the immediate peripheries of Paris and Milan, and whose populations are primarily made of private sector executives. These areas harbor high-standing residential complexes, composed of hundreds or thousands of units located in high-rise buildings erected within the last thirty years, close to the new business centers of Segrate (Milan) and La Défense (Paris). Arising out of big construction operations of leveling, reconstruction and repopulation (and sometimes enclosure), they have erased the previous memory of the sites on which they now stand, following a process of social upgrading I call "refoundation", and which I distinguish clearly from much-studied processes of gradual gentrification. In the course of the demonstration, I follow (1) an historical perspective, retracing Parisian and Milanese bourgeoisies’ successive attitudes towards the fragmentation of urban space; (2) a statistical perspective involving multivariate and typological analysis of the distribution of various social groups within the Milan urban area (to complement available data on Paris compiled by Edmond Préteceille); (3) Last but not least, based on 89 in-depth interviews and the series of ethnographic observations I carried out in Levallois, Courbevoie and Segrate, I restitutes some of the constructions of meaning, symbolic universes and registers of justification used by locals, in order to account for their residential choices and their tendency to approve of upper middle-class self-segregation.

Abstract FR:

"Cette thèse participe d’une analyse différenciée du rapport des classes supérieures à la mixité socio-spatiale et aux dynamiques d’auto-ségrégation. Elle étudie cinq quartiers de proche banlieue, caractérisés par une population composée majoritairement de cadres (surtout supérieurs et du secteur privé) dont les choix résidentiels et les représentations de l’espace urbain ne peuvent être décrits par les catégories analytiques classiques de préservation d’un entre-soi bourgeois traditionnel, de gentrification progressive ou de sécession péri-urbaine. Il s’agit d’ensembles de haut standing, constitués de centaines ou de milliers de logements en immeubles collectifs, surgis depuis trente ans à proximité des nouveaux centres d’affaires de La Défense et Segrate. Issus d’opérations immobilières d’arasement, reconstruction et repeuplement (voire d’enclosure), ils ont effacé la mémoire des lieux antérieurs selon un processus qualifié de "refondation". L’étude de ces espaces procède en trois étapes : une rétrospective historique ; une analyse statistique de la répartition des différentes catégories socioprofessionnelles dans l’espace de la métropole milanaise, qui permet de contrôler la comparaison avec le cas parisien et de situer dans la mosaïque urbaine les terrains explorés par enquête qualitative. Enfin, à partir de 89 entretiens approfondis et des observations ethnographiques effectuées à Levallois, Courbevoie et Segrate, la démarche compréhensive restitue les constructions de sens, les univers symboliques et les registres justificatifs auxquels ont recours les habitants pour rendre compte de leurs choix résidentiels et de leur propension à l’agrégation affinitaire. "