thesis

Éthique humanitaire et politiques de santé : études sur la prise en charge du sida et de la toxicomanie auprès de personnes en situation sociale extrême

Defense date:

Jan. 1, 2001

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Institution:

Paris, EHESS

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

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Abstract FR:

En France, la médicalisation des soins de santé auprès des malades du sida toxicomanes et des prostituées de rue est organisée de manière discrétionnaire au sein du système administratif de santé par les administrations centrales, les services déconcentrés de l'Etat, les services décentralisés du département, les hôpitaux, les associations et les ONG. Les thérapeutiques pharmacologiques et psychosociologiques concentrent leurs moyens sanitaires sur la recherche médicale fondamentale, les médicaments et l'écoute. Elles laissent à la marge les associations de support aux toxicomanes et de soutien aux malades du sida. Elles excluent de facto, les revendications sociales et politiques des usagers : la décriminalisation de la consommation de drogues, et la reconnaissance statutaire des prostituées. La médicalisation des toxicomanies et de la prostitution paupérisée participe d'une mise au ban des plus démunis d'entre eux. L'appel à la santé humanitaire pour pallier aux inégalités économiques masque des tensions morales fondamentales : la responsabilité gestionnaire et collective s'oppose à la responsabilité individuelle. Le principe de liberté républicain d'identification à la nation s'oppose au principe de liberté des usages de son corps par chacune des personnes ; la légitimité du droit s'oppose à la légitimité des faits et des minorités. Ces oppositions développent des espaces de non droit où les personnes qui s'y meuvent peuvent être tuées ou tuables. L'absence de ressources économiques légales ainsi que la recherche du plaisir, amènent un certain nombre de toxicomanes et de prostituées à mettre en jeu leur vie. Le refus politique de les reconnaître interroge le principe d'égalité des politiques de santé ainsi que la nature des risques sanitaires pris par les personnes. Il fonde le devoir moral d'une intervention humanitaire positive et équitable qui vise à compenser certaines inégalités sociales face à la mort.