Les raisons d'artistes : essai d'anthroposociologie sur la singularité artistique
Institution:
Rennes 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The issue at stake in a sociological reflection about art consists in thinking the rciprocity between art and society with lapsing neither into formalism nor into a reduction of art to social contexts. Both critical and interactionnist sociologies meet that requirement but evade the artistic singularity and maintain the register of belief as the ultimate explanation of the artistic presence. Our sociological analysis of what originates in the constitution of artist's social environments in Rennes is based on a broader anthropological perspective : the theory of mediation. If the artistic presence hassles sociological analyses, escapes social categories and produces a paradox owing to its democratic administration, it is because, under its singularity irreductible to a generality, it concentrates the divergence part of the dialectic of social exchanges in social life. Artists claim to contribute to the social body by taking care of a social activity generally known as creation. The latter has nothing magical and is not exclusive to artistes (except for how it is taken care of) but is the product of some work whose finality aims at the efficiency of elaborating an endocentric production. The artistic production is not on the margin of a sociological analysis but, as styles, is the crux of social distinctions between artists. If styles let art be seen through the plurality of its social expressions, this does not lead to art being reduced to social life. The transmission of artistic production confronts artists with the " arbitrarité "of exchanges, particularly because the expose themselves to its reprocessing by receivers. The realization of the endocentric world results from a coproduction between artists and receivers. Artists claim the paternity of this production and the transmission of this realization contributes to the creation of social worlds.
Abstract FR:
L'enjeu d'une réflexion sociologique sur l'art consiste à penser la réciprocité entre art et société sans verser ni dans un formalisme ni dans une réduction de l'art aux contextes sociaux. Les sociologies critique et interactionniste répondent à cette exigence mais éludent la singularité artistique et maintiennent le registre de la croyance comme ultime explication de la présence artistique. Notre analyse sociologique de ce qui procède de la constitution des milieux sociaux d'artistes à Rennes se fonde dans une persepctive anthropologique plus large : la théorie de la médiation. Si la présence artistique tarraude les analyses sociologiques, se dérobe sous les catégories sociales, génère une tension dans sa gestion démocratique, c'est parce que, sous une singularité irréductible à une globalité, elle concentre dans la vie sociale la part de divergence de la dialiectique de l'échange social. Les artistes prétendent contribuer au corps social par la prise en charge de l'exercice d'une activité sociale communément nommée de création. Cette dernière ne possède rien de magique ou d'exclusive aux artistes (hormis sa prise en charge) mais relève d'un travail dont la finalité vise l'efficacité de l'élaboration d'une production endocentrique. La production artistique n'est pas à la lisière d'une analyse sociologique mais le pivot, en tant que styles, des distinctions sociales entre artistes. Si les styles donnent à voir l'art sous la pluralité de ses manifestations sociales, ceci n'induit pas une réduction de l'art à la vie sociale. La transmission de la proudction artistique confronte les artistes à l'arbitrarité de l'échaange, notamment parce qu'ils s'exposent à son retraitement par le récepteur. La réalisation de l'univers endocentrique résulte d'une coproduction entre les artistes et le récepteur. Les artistes revendiquent la paternité de cette production et la transmission de cette réalisation participe à la création d'univers sociaux.