Abstract FR:

Les entreprises rencontrent souvent des difficultés pour se doter de systèmes d'information (SI) délivrant l'information rapide, pertinente et fiable sensée contribuer à les rendre plus réactives et compétitives dans un environnement économique perturbé. L'objectif de cette thèse est de mettre au jour, à partir d'une étude de terrain menée dans une unité de l’aéronautique, les causes des problèmes rencontrés et de poser les prémisses d'une théorie des SI privilégiant la réactivité. L'analyse des pratiques de conception et de mise en œuvre des SI révèle que ceux-ci comportent une forte dimension sociale qui est niée, minorée par les concepteurs et les responsables des services informatisés. Technique et social sont pensés dans des rapports d'opposition, la technique étant survalorisée, tandis que l’activité des hommes est considérée comme devant être étroitement encadrée. La rigidité des SI qui résulte de cette approche centrée sur la technique est peu conciliable avec la souplesse et l'implication demandées aux salariés à travers les nouvelles formes d'organisation du travail mises en place dans le but d’améliorer les performances de l'entreprise. L'analyse des pratiques des opérateurs, qu'elles soient liées à l'usage des technologies de l'information ou indépendantes de ces usages, met en lumière l'apport décisif des pratiques sociales d'information et de communication, y compris dans le fonctionnement des systèmes informatiques, pour l'obtention d'une information présentant les qualités recherchées. A partir de ce constat, qui est à l'opposé des représentations, principes et présupposés sociaux - et des pratiques - des concepteurs des SI, on pose les bases d'une théorie des SI visant à répondre au souci de réactivité des entreprises, fondée sur une réarticulation des pratiques sociales et des technologies de l'information.