thesis

La famille à l'épreuve des risques : logiques éducatives et stratification sociale

Defense date:

Jan. 1, 2009

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Abstract EN:

In the second half of the 20th century, family education was at the heart of numerous sociological studies, most of them focused on school or delinquency. Since the beginning of the 1990s, these studies are fewer, which may seem paradoxical considering the debates on this topic in French society. The success of reality TV shows such as Super Nanny reveals the fascination exerted by such topics as a “good” education or a “bad” parent. This imperative of an educational “success” is linked to the central place of children in the society and in the family. Are families equal when facing this new demand for educational achievement ? Often addressed in the middle of the 1970s, the problematic of the differences between social classes is rarely studied today. The success of the argument of the homogenisation of educational values and practices – according to which parents’ educational styles are more and more alike, no matter their social position – has gradually led to the neglecting of this research issue. And yet, the sociology of the family cannot do without a reflexion about the way intimate life reveals, produces and is shaped by social inequalities. That is the major intention of this thesis, which – through the strategies adopted by parents in order to prevent juvenile risks and through their reactions to the acting out questions – questions the resources and effective possibilities of teenagers’ parents facing a period of time sometimes presented as the best in life, and sometimes as the one of all dangers.

Abstract FR:

Durant la deuxième moitié du XXe siècle, la question de l’éducation familiale a été au cœur de nombreuses recherches sociologiques pour la plupart centrées sur le thème de l’école ou de la délinquance. Depuis le début des années 1990, elles sont de plus en plus rares, ce qui peut sembler paradoxal au vu des polémiques qui entourent ce sujet dans la société française. Le succès d’émissions de télé-réalité comme Super Nanny montre la fascination qu’exerce le thème de la « bonne » éducation ou du « mauvais » parent. Cet impératif de « réussite » éducative est bien évidemment lié à la place centrale qu’occupe aujourd’hui l’enfant dans la société et dans la famille. Les familles sont-elles égales devant cette nouvelle exigence de réussite éducative ? Fortement investie au milieu des années 1970, la problématique des différences entre classes sociales est aujourd’hui peu étudiée. Le succès de la thèse de l’homogénéisation des valeurs et des pratiques éducatives – qui postule que les styles éducatifs des parents sont de plus en plus proches, indépendamment de leur position sociale – a peu à peu abouti à délaisser cet enjeu de recherche. Or, la sociologie de la famille ne peut se passer d’une réflexion sur la façon dont la vie intime révèle, produit et est travaillée par les inégalités sociales. C’est la principale ambition de cette thèse qui – au prisme des stratégies adoptées par les parents pour prévenir les risques juvéniles et de leurs réactions face aux passages à l’acte – interroge les ressources et les possibilités effectives des parents d’adolescents face à une période tantôt présentée comme le plus bel âge de la vie tantôt assimilée à celui de tous les dangers