Les tutelles aux prestations sociales enfant au sein de deux unions départementales d'associations familiales : enjeux locaux autour de la prise en charge des "mauvaises familles"
Institution:
Toulouse 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In order to study some changes of the taking charge of the family questions, we selected two Unions Départementales d'Associations Familiales. The UDAF are the spearheads of a French-style familism : they militate in favour of "the family" and manage at the same time services with certain families. Established in the départements, the two studied UDAF let us find out the effects of the new political distributions. Thus the definition and the taking charge of the "bad families" seem to be the support for the survival and the development of these structures, which are in competition with the départements. Keeping away the local actors, thanks to measures of Tutelles aux Prestations Sociales Enfants (TPSE), because they are taken by the judges, the UDAF can then carry out an intervention legitimately and historically made up with the "deviating" families. The supervision delegates, employee of the UDAF, are appointed by the judges to take care of the measures of TPSE. They lead within the families an educational action towards the parents. Beyond budgetary education, to teach them how to be "good parents" is the real issue : the ways to be, do, and tell one's parentalité are then evaluated. But beside a description strictly determined by the weight of the judicial mandate and the intervention of the delegates, an analysis of the parents' abilities to accept, assert and dispute the interventions has been undertaken. Our research allows first to find out a category of families which refuse the intrusion of a third party. In this direction there is one "beyond the bad family" : this beyond is characterized by the impossibility for the delegates to see their mission through and leads to a withdrawal towards these families. Then, a constant use of the interest of the child as "good reason" to maintain a control social on the "poor" families, which protest of their goodwill, has been appearing.
Abstract FR:
Afin d'observer certaines transformations de la prise en charge des questions familiales, nous avons retenu deux Unions Départementales d'Associations Familiales. Les UDAF sont les fers de lance d'un familialisme à la française : elles militent en faveur de "la famille" et gèrent en parallèle des services auprès de certaines familles. Implantées au niveau des départements, les deux UDAF étudiées permettent de repérer les effets des nouvelles répartitions politiques. Ainsi la définition et la prise en charge des "mauvaises familles" apparaissent comme le support pour la survie et le développement de ces structures en proie à la concurrence départementale. En tenant à l'écart des acteurs/trices locaux/ales grâce aux mesures de Tutelles aux prestations Sociales Enfant (TPSE) car elles sont prononcées par les magistrat-e-s, les UDAF peuvent alors accomplir une intervention légitimement et historiquement constituée auprès des familles "déviantes". Les délégué-e-s à la tutelle salarié-e-s des UDAF sont mandatés par les juges pour prendre en charge les mesures de TPSE. Ils/elles mènent au sein des familles une action éducative auprès des parents. Au-delà de l'éducation budgétaire l'enjeu est de les éduquer à être de "bons parents" : les manières d'être, de faire et de dire sa parentalité sont alors évaluées. Mais à côté d'une description strictement déterminée par le poids du mandat judiciaire et l'intervention des délégué-e-s, nous avons entrepris une analyse des capacités des parents à accepter, revendiquer et contester les interventions. Notre recherche permet de repérer d'abord une catégorie de familles qui refusent l'intrusion d'un tiers. En ce sens il y a un "au-delà de la mauvaise famille" : cet au-delà est caractérisé par l'impossibilité pour les délégué-e-s de mener à bien leur mission et conduit à un désengagement vis-à-vis de ces dernières. Ensuite, on voit apparaître une utilisation constante de l'intérêt de l'enfant comme "bonne raison" de maintenir un contrôle social sur les familles "pauvres" qui protestent de leur bonne volonté.