Piazza Vittorio, des chinois qui mènent à Rome : défis diasporiques globalisés et conflits de territorialisation identitaire
Institution:
Rennes 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The Chinese community studied in this thesis originates from Wenzhou, South of the Zhejiang province ; it settled in the Piazza Vittorio area after this site, located since Ancient Rome on the Esquilino Hill, was restored. The Chinese settlement benefited also from the transfer of the obsolescent open–air Piazza Vittorio market, removed in 2001 to more convenient locations, near the train station Termini. The analysis of this settling process is based on Roman newspapers articles and interviews with residents and locals authorities. It brought forward accurate ethnographical reports of the area and maps showing the expanse of food and clothes businesses. Local residents, mostly petty pensioners and ageing shop-keepers view this invasion over language and territory as a threat toward their Roman identity. They hold the Chinese immigration responsible for the increasing local crime rate and fear the conquering and enterprising spirit of a so closely knit community. The Local Council authorities - mostly left Democrats – were either supportive towards non European minorities ( they organized the election of Alien Residents representatives and civil rights clinics for minorities ) either coercive demanding the enforcement of sanitation and security rules , the use of Italian language for labeling , strict control over illegal immigration and sweat labour. The failure of the local citizens laboratory, set up as a means for mediation between communities, should not however cancel the success of the multi-cultural orchestra Piazza Vittorio
Abstract FR:
Cette communauté problématique de Chinois originaires de la région de Wenzhou, au Sud de la province du Zhejiang, s’établit dans le quartier de la place Vittorio, sur la colline historique de l’Esquilin, lors d’une opération de rénovation urbaine. Elle s’accélère à partir du transfert en 2001 du marché à ciel ouvert établi traditionnellement sur cette place marchande et cosmopolite vers de nouvelles halles couvertes construites à proximité de la gare Termini. A partir du dépouillement systématique de la presse locale et d’entretiens avec des observateurs privilégiés, cette description dense produit des photographies à caractère ethnographique et des cartes de l’implantation entre 1997 et 2008 de commerces de confection et de restaurants. Cette territorialisation à base linguistique suscite une crispation identitaire de riverains retraités et de commerçants traditionnels âgés, inquiets d’une insécurité qu’ils associent à l’immigration chinoise. Ils luttent pour la reconnaissance d’une romanité qui se sent menacée par cette migration globalisée et par un entrepreneuriat conquérant, organisé en réseau diasporique. Il est vrai que le gauche municipale a louvoyé entre un discours ouvertement favorable au multiculturalisme, un dispositif de cité civique institutionnalisant une consultation citoyenne ajoutant des conseillers municipaux élus par les ressortissants « extracommunautaires » au rôle seulement consultatif, et des pratiques assimilationnistes : respect des normes d’hygiène et de sécurité, d’affichage en italien, lutte contre l’immigration clandestine et le travail non-déclaré. L’échec d’une médiation originale par l’intermédiaire d’un laboratoire municipal de quartier ne doit toutefois masquer le succès de la cité artiste représentée par l’orchestre multiculturel Piazza Vittorio