thesis

Pour une sociologie compréhensive du VIH/SIDA en Haïti : Construction sociale de la maladie, gouvernance de l'épidémie et politisation du risque

Defense date:

Jan. 1, 2008

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Institution:

Perpignan

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Elementary form of event, total social fact, inequalities revealer, perturbation factor of collective life, HIV/Aids is part of process of social construction about disease, sexuality and death. In fact, aids epidemic, causing 8 000 deceases per day, represents a real challenge on public health and calls upon researchers in social and human sciences. This last have produced an impressive literature about this question with a theoretic partitioning in four principals approaches categories: HIV/aids approaches in terms of process, in terms of inequalities, in terms of fight and in terms of governance. This study's hypothesis is: in a specific society, the progression of the prevalence through the time, the territory and among the social groups, is largely influenced by the type of epidemic governance (strategies of the actors, conflicts about power, norms formulation, nodal points) induced by particular politicization benefited by HIV/Aids in terms of political discourses, institutional plans and sanitary and administrative management. Taking the Haitian society as a study case, this research help to understand how epidemic governance has failed in this country where people has been used as a sacrificial victim, to question the success-story discourses, showing the hide faces of the epidemic (bio-politic of let-dying, aids orphans, practices of auto-infection, of stigma, and exclusion of health system…). Based on testimonies, focus groups, interviews, direct observation, questionnaires, the conclusions of this study also result from considerations about political, cultural and socioeconomic contexts of the epidemic propagation in Haiti.

Abstract FR:

Forme élémentaire de l’évènement, fait social total, révélateur des inégalités, facteur de perturbation de la vie collective, le VIH/Sida participe d’un processus de construction sociale de la maladie, de la sexualité et de la mort. En effet, occasionnant le décès de plus de 8 000 personnes par jour dans le monde, l’épidémie du sida continue de représenter un véritable défi à la santé publique et interpelle les chercheurs en sciences humaines et sociales. Ces derniers ont produit une impressionnante littérature sur la question dont le découpage théorique peut être reparti en quatre grandes catégories d’approches : les approches du VIH/Sida en termes de processus, en termes d’inégalités, en termes de lutte et en termes de gouvernance. Cette étude défend l’hypothèse selon laquelle dans une société donnée, l’évolution de la séroprévalence à travers le temps, l’espace et au niveau des différents groupes sociaux, est fortement influencée par le mode de gouvernance de l’épidémie (stratégies des acteurs, conflits de pouvoir, formulation des normes, points nodaux), induit par la politisation particulière dont bénéficie le VIH/Sida en termes de discours politiques, de planification institutionnelle et de gestion sanitaire et administrative. Prenant la société haïtienne comme cas d’étude, cette recherche permet de comprendre en quoi les modes de gouvernance institués autour de l’épidémie ont échoué dans ce pays dont le peuple a servi de victime sacrificielle, de remettre en question le discours selon lequel la baisse de la séroprévalence pour ces dix dernières années serait un success-story, en en dévoilant les faces cachées (la biopolitique du laisser-mourir, les orphelins du sida, les pratiques d’auto-infection, de stigmatisation et d’exclusion des services de soins…). Se basant sur des témoignages, des focus groups, des entretiens, de l’observation directe et des questionnaires, les conclusions de cette étude ont tenu compte également des contextes politique, culturel et socioéconomique de la propagation de l’épidémie en Haïti.