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Les Usines Renault à l'épreuve de leur modernisation : contribution à une sociologie de l'atelier

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Jan. 1, 2000

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A partir de l'étude du fonctionnement de nouvelles formes d'organisation du travail chez un constructeur automobile cette thèse basée sur l'observation participante et des entretiens qualitatifs approfondis se propose d'analyser le fonctionnement d'ateliers en prise au déploiement du management par la qualité totale. La première partie présente un regard rétrospectif sur la «modernisation » des Usines de carrosserie montage Renault depuis les premières expériences de restructuration du travail des années 70 jusqu'à l'introduction de la lean production. Ces trajectoires montrent que l'idée d'une rupture radicale dans l'évolution des formes d'organisation, d'un passage d'un modèle d'organisation à un autre doit être relativisée. Dans les deux parties qui suivent, nous avons analyse les formes de déploiement des nouveaux dispositifs de gestion dans les ateliers. Alors que la responsabilité, l'autonomie, la transparence, l'intégration sont énoncés comme principe d'action, se dessine en réalité une double orientation : l'une qui introduit un surcroît de contraintes, l'autre qui suscite l'initiative et la créativité en vue de parfaire la rationalisation. Le nouveau management révèle une organisation à la fois efficace et éminemment fragile, un mode de gestion qui provoque l'impatience et qui répond difficilement aux attentes qu'il suscite, qui encourage l'initiative tout en soutenant des processus d'assignation. Dans une troisième partie, nous avons esquissé une théorisation des transformations de l'organisation productive et de ses formes de régulations productives et sociales. Pour faire face aux tensions, les acteurs opérationnels s'engagent dans des arbitrages de fluidité des ajustements opaques par l'intermédiaire desquels ils s'efforcent d'assurer la continuité de la production. Ces régulations apparaissent moins conflictuelles mais plus paradoxales et plus fragiles. Il s'agit bien d'un système productif hybride jouant sur les deux sens de la responsabilité : l'imputation quasi-juridique des fautes et la reconnaissance des compétences personnelles. Le travail de «compensation» des acteurs intermédiaires que sont les chefs d'unité et certains opérateurs privilégiés est au centre de ce processus de régulation qui participe à la construction de la fluidité industrielle.