L'expérience langagière des migrants : de la pluralité des pratiques à la diversité du vécu des formations linguistiques à Toulouse et à Barcelone
Institution:
Toulouse 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Proficiency in the national language is reviewed politically as a sine qua non condition for the migrants' social, cultural and economic integration within the settling society. Unfamiliarity with this language is thus perceived as a vector of exclusion, dependence and community withdrawal. The socio-anthropological approach mobilized in this thesis reports a much more complex reality. Migrants' language practices are permanently forged and reconstructed within a framework outlined at the intersection of characteristic objectives relating to the migrant (educational level, legal status, social and family structure) and to social spaces he is led to inhabit and possess. This analysis has brought us to identify three major types of links to language and language learning: the "publicized monolinguals", the "resourceful by chance", and the "cosmopolitan polyglots". Nevertheless, the observation of migrants' language experience has not been rigid. Language policies and the researchers' experience won during their interactions with the instructors as well as the learners have made up an ongoing experience which inhibits or promotes the desire for and pleasure of learning.
Abstract FR:
La maîtrise de la langue nationale est présentée politiquement comme une condition sine qua non d'intégration sociale, culturelle et économique des migrants à la société d'installation. Le manque de connaissance de cette langue est alors perçu comme un vecteur d'exclusion, de dépendance et de repli communautaire. L'approche socio-anthropologique mobilisée dans cette thèse rend compte d'une réalité bien plus complexe. Les pratiques langagières des migrants s'élaborent et se reconstruisent en permanence, dans un cadre formé au croisement de caractéristiques objectives concernant le migrant (niveau de scolarité, situation administrative, structure sociale et familiale) et des espaces sociaux qu'il est amené à habiter et à investir. Cette analyse nous a conduit à identifier trois grands types de rapports à la langue et à l'apprentissage linguistique : les « monolingues médiatisés », les « débrouillards par contingence » et les « polyglottes cosmopolites ». L'observation de l'expérience langagière des migrants n'est cependant pas figée. Les politiques linguistiques et les expériences des acteurs dans leurs interactions aussi bien avec les formateurs qu'avec les autres apprenants constituent également une expérience en mouvement qui inhibe ou encourage le désir et le plaisir d'apprendre.