Analyse des processus décisionnels en santé publique dans la lutte contre l'épidémie de SIDA : les politiques comparées de dépistage de l'infection par le VIH en France, Grande-Bretagne et Suède
Institution:
Paris, Institut d'études politiquesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Decision-making concerning HIV infection (coming before the eventuality of developing aids) and national modalities of testing are analysed as policies attempting to respond both to a public health problem, preventing the spreading of contamination, and to a public problem, the fear of contamination. That gives them a great heterogeneity, unusual regarding biological practice and explains the quarrelling and unstable character of national policies. The comparison points out national choices as a social and political construction through a decision-making-process in which different structured-interests-groups in conflict try to direct policy testing to a pattern corresponding to their strategies. In 1985 the availability of HIV test and its introduction in the blood transfusion services put an end to the non-decision period noticed in the three studied countries inducing the politicization phase during which policies testing were concived and worked out. These policies get organized around a politico-technical coalition fitting the priority objective of the policy; this aim may be : epidemiological (detecting "groups risks"), medical (detecting seropositives in order to get them into the health care system) or in a direction of primary prevention (helping individuals to reduce their risk level to avoid futur hiv infection). These choices are expressed by very well differenciated national policies, quantitatively and qualitatively : two of them are extensive (France and Sweden), the third one is selective (Great-Britain) trying to meet individuals with behavior risks.
Abstract FR:
Les décisions concernant le dépistage de l'infection par le VIH (qui précède l'éventuelle apparition du SIDA) sont analysées en tant que politiques publiques cherchant à répondre à la fois à un problème de santé publique, prévenir des contaminations, et à un problème public, la peur de la contamination. C'est ce qui leur donne leur hétérogénéité, inhabituelle pour un acte biologique, et explique le caractère conflictuel et instable des politiques nationales. La comparaison fait apparaître leur caractère de construction sociale et politique au cours d'un processus de décision où s'affrontent différents groupes d'intérêts qui cherchent à orienter le dépistage dans une direction conforme a leurs stratégies. L'apparition du test de dépistage en 1985 et son introduction dans la transfusion sanguine mettent un terme à la phase de non-décision observée dans les trois pays étudiés, en déterminant la phase de politisation au cours de laquelle les politiques de dépistage sont conçues et élaborées. Celles-ci s'organisent autour d'une alliance politico-technique nationale correspondant à l'objectif prioritairement visé par la politique : cet objectif peut être épidémiologique (découvrir les groupes "à risque"), médical (découvrir les séropositifs pour les introduire dans le système médical curatif) ou de prévention primaire (aider les individus à risque à réduire leur degré de risque pour éviter de futures contaminations). Ces choix se traduisent par des politiques nationales très différenciées tant sur le plan quantitatif que qualitatif : deux (les politiques de la France et de la Suède) sont extensives, la troisième est sélective (Grande-Bretagne) en cherchant a faire du dépistage un acte s'adressant aux individus ayant des comportements à risque.