thesis

L'avenir inégal : trajectoires de femmes et d’hommes après un licenciement collectif

Defense date:

Jan. 1, 2008

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Institution:

Paris 8

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

This work deals with the becoming of 258 workers and employees dismissed for economical grounds in the early eighties by the management of two firms located in an Alsacian Vosges valley. Their developments are studied in a retrospective way during about 20 years on the basis of either phone or face to face interviews. Its aim is to produce, through observation, a series of hypothesis related to the employment of dismissed workers and of manual wage-earners in general, in the framework of a gender and class relations analysis. Dismissal is a choc which throws plenty of dismissed people into confusion. The educational background weighs on the career of men and women. Former female workers are sensitive to socio-demographic characteristics, decisive on the withdrawal, definitive or temporary, of the professional activity and also of the new career advice. Careers of men, independent of family life events and of domestic constraints are, on the contrary, linked to age and to matrimonial standing. Post-dismissal developments have been subjected to the transformations that have had an impact on the wage-earners since the end of the 1970s: a majority of dismissed employees has entered the process of atomization and of drop in statues; a large minority has experienced a professional instability over a long period. For men, this sometimes goes with the development of vulnerability. Mass dismissals lead to the destruction of individuals, of careers and of worker’s world.

Abstract FR:

La recherche s’intéresse au devenir de 258 ouvrier-ère-s et employées licencié-e-s pour motif économique au début des années 1980 par les directions de deux entreprises d’une vallée des Vosges alsaciennes. Leurs trajectoires sont étudiées de manière rétrospective durant une vingtaine d’années sur la base d’entretiens réalisés en face-à-face ou par téléphone. Elle a pour objectif de produire, à partir de l’observation, un ensemble d’hypothèses relatives à l’emploi des salarié-e-s licencié-e-s et du salariat d’exécution en général, dans le cadre d’une analyse en termes de genre et de rapports de classes. Le licenciement est un choc qui plonge de nombreux licenciés dans le désarroi. Le capital scolaire pèse sur les trajectoires des hommes et des femmes. Celles des anciennes ouvrières sont en outre très sensibles aux caractéristiques sociodémographiques, déterminantes dans le retrait, définitif ou temporaire, de l’activité professionnelle, mais aussi dans la nouvelle orientation professionnelle. Les trajectoires masculines, indépendantes des événements de la vie familiale et des contraintes du travail domestique, sont, en revanche, liées à l’âge et à la situation matrimoniale. Les parcours post-licenciement subissent les transformations qui ont marqué le salariat depuis la fin des années 1970 : une majorité de salarié-e-s licencié-e-s est entrée dans des processus d’atomisation et de déclassement, une forte minorité a connu une instabilité professionnelle sur une longue période. Chez les hommes, celle-ci va parfois de pair avec le développement de la vulnérabilité. Les licenciements collectifs sont facteurs de destruction des individus, des carrières et du monde ouvrier.