Sport et dopages : institution de la compétition, idéologie de l'excellence et conduites addictives du sport intensif
Institution:
Paris 7Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
A major inconsistency in sport is the fact that the demands of competition disregard health and make the athlete dependant on doping, which is the motivation for the research. A clinical, dialectical and critical approach to the sociology of sport assumes an interest in emancipatorial knowledge, attempts to consider the tension between the commitment and involvement of researcher, and is developed in three linked parts. The assessment of the work on doping begins by setting out presuppositions, the conceptual positions, and the epistemological difficulties inherent in institutional thought and ideology, which are so resistant to elucidation. The multiple interests of doping then emerge in regard to ideological conflicts of our age and the instrumental rationality of the sport macro-system and show that although the problem is not new, it is not timeless. Next, complementary methods coherent with hidden practices show the subjective effects of the institution of sport and make a clinical analysis of intensive sport at the crossroads of heterogeneous processes. The hypothesis that intensive sport is addictive, with or without drugs, is supported by the study of the complex links between the subjects and the institution in the form of a sociomental system. The final part considers the diffusion of the ideology of excellence in a society where sport, as an unfailing model of purity and excellence in keeping with the dynamics of the economy and the media, plays the role of the ideological mainspring of free enterprise and a society of extremes in a political and intellectual context with little sense of values. The research raises questions of public health, education and contradictory legislation.
Abstract FR:
Considéré comme une contradiction majeure du sport, du fait des exigences compétitives au mépris de la santé et de la mise en dépendance de l'athlète au détriment d'une autonomie affichée, le dopage est à l'origine de cette recherche. La démarche d'une sociologie clinique, dialectique et critique de l'institution sportive y assume un intérêt de connaissance émancipatrice, tente de penser la tension entre l'engagement et l'implication du chercheur, et se développe selon trois moments articulés. Une appréciation des travaux sur le dopage est tout d'abord menée en énonçant les présupposés, les positions conceptuelles et les difficultés épistémologiques inhérentes à la pensée institutionnelle et à l'idéologie, qui sont autant de résistances à l'élucidation. Une pluralité d'intérêts à se doper se dégage alors en regard des conflits idéologiques de notre époque, de la rationalité instrumentale du macro-système sportif, et montre que le problème n'est pas nouveau sans être cependant intemporel. En second lieu des méthodes complémentaires cohérentes avec des pratiques occultées mettent en évidence les incidences subjectives de l'institution sportive et favorisent une analyse clinique du sport intensif au carrefour de processus hétérogènes. L'hypothèse du sport intensif comme conduite addictive avec ou sans drogue est étayée par l'étude des liens complexes entre des sujets et l'institution sous la forme d'un système socio-mental. Le dernier mouvement envisage la diffusion de l'idéologie de l'excellence dans une société où le sport, comme modèle de pureté et d'excellence sans faille inscrit dans les dynamiques économiques et médiatiques, pourrait jouer le rôle de moteur idéologique du libéralisme et d'une civilisation de l'extrême dans un contexte politique et intellectuel peu soucieux du sens et des valeurs. Situation qui interroge en retour le statut général de la recherche face aux enjeux de santé publique, d'éducation et aux contradictions des projets politiques.