L' égalité des sexes institutionnalisée? : des politiques publiques aux rapports de séduction, un examen du modèle norvégien
Institution:
Versailles-St Quentin en YvelinesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
The goal of this research is to analyse the efficiency of gender-oriented public policies in two different contexts: France and Norway. The focus is placed on the articulation between the institutional contexts and the private domain. In which way do relationships reveal the impact of the policies? Is gender equality institutionalised? The Norwegian welfare state is a great provider of gender-oriented legislations and, through it, guarantees a high level of equality in the professional and political spheres. The research is based on a comparison with France, and wonders whether the States’ efforts have similar impacts on representations and private relationships. The indicator of those relationships chosen for this thesis is seduction. The survey was conducted among 60 French and Norwegian people of both sexes of diverse ages and social origins. Articulated with the analysis of the public sphere, it shows that the Norwegian “model” of gender equality does not obtain the expected impact. It sheds new light on the efficiency of public policies while revealing the gender arrangements individuals mobilize in the seduction game.
Abstract FR:
Cette thèse porte sur l’efficacité des politiques publiques dans la mise en œuvre de l’égalité des sexes. En se référant à des contextes institutionnels contrastés – ceux de la Norvège et de la France – elle examine la façon dont les dispositifs en vigueur s’articulent aux pratiques individuelles dans la sphère privée. Sont analysées ici plus particulièrement les conséquences des normes égalitaires sur les rapports de séduction. L’Etat providence en Norvège présente la spécificité d’être producteur de nombreuses mesures, notamment familiales, qui visent à favoriser l’accès des femmes au marché du travail et à la sphère politique. Centrée avant tout sur ce pays, l’enquête s’appuie sur une comparaison avec la France et ce, à deux niveaux. Celui des politiques étatiques et des institutions ayant trait à l’égalité des sexes, d’une part, qui sont appréhendées en lien avec les mouvements sociaux et les débats dans l’espace public. Celui des rapports de séduction, d’autre part, à travers l’observation et l’analyse du discours qu’ils inspirent : soixante entretiens semi directifs ont été menés auprès de Norvégiens et de Français appartenant à deux générations et deux milieux sociaux. Cette recherche met en lumière les différences de rapport aux institutions, selon que la norme de l’égalité des sexes est, ou n’est pas, inhérente à l’ordre social. Elle questionne l’idée qu’il existerait un « modèle » norvégien en la matière, tout en donnant à voir les mécanismes qui sous-tendent l’existence d’un tel présupposé. Enfin, elle apporte un éclairage sur l’efficacité de l’action publique et dévoile les recompositions et les arrangements que mettent en place les individus dans les pratiques de séduction.