thesis

A la recherche de projets : l'action aveugle des banques de développement

Defense date:

Jan. 1, 1998

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Abstract EN:

This thesis is based on an empirical study of the organizational functioning of five development banks (world bank, international finance corporation, European investment bank, Nordic investment bank, and the French Caisse francaise de developpement). It analyzes the way these internationally active banks make development policy. Contrary to the "official" model of governance, according to which development banks follow the missions and policy guidelines set by their owner countries, our findings show that development policy is created at the level of the banks' professionals who de facto choose the projects that meet their own objectives. These professionnals cannot respect the official criteria of project choice, because doing so would even further limit their options in an already highly competitive market for projects. Heavily constrained in their choice, these professionals successfully adopt a number of strategies to increase their autonomy of action. The "real" development policy, then, is in fact the incremental result of professionals' individual choices of projects. This mode of organizational functioning has a certain number of undesired consequences with regard to the banks' initial missions: they are no longer a subsidiary source of finance, as foreseen by their founding fathers, but compete with other banks for the best projects, they actively market their funds in search of projects, or even create ex nihilo new projects to keep up existing loan levels.

Abstract FR:

A travers une étude empirique du fonctionnement de cinq banques de développement, à savoir la Banque mondiale, la Société financière internationale, la Banque européenne d'investissement, la Banque nordique d'investissement, et la Caisse française de développement, nous analysons la façon dont est construite leur politique de développement. Contrairement au modèle "officiel" de gouvernance de ces organisations, qui prévoit qu'elles suivent les politiques conçues pour elles par leurs propriétaires, les Etats-membres, nous avons constaté que le choix des projets de développement n'obéit pas forcément à ces politiques. Il se fait en bas de la hiérarchie des banques, au niveau des opérationnels, et non pas dans les différents comités d'approbation. En outre, le choix ne se fait pas forcément selon les critères officiels de choix, mais aussi en fonction des incitations personnelles et organisationnelles des opérationnels. Etant donné les contraintes d'un "marché de projets" souvent très concurrenciel, ils ne peuvent pas tenir compte des politiques officielles. La vraie "politique" de développement (concernant les critères de choix et de design de projets) n'est pas imposée par des acteurs externes, mais elle est construite, au fur et à mesure, au sein même des banques, à la base: ce sont les opérationnels qui, grâce à leur relative autonomie dans leurs choix quotidiens des projets à financer, créent ce que l'on pourrait, faute de mieux, appeler une "politique". L'autonomie dont disposent ainsi les banques de développement mène vers un certain nombre de dysfonctionnements par rapport à leurs missions initiales: leur rôle de source de financement subsidiaire est devenu un mythe. Les banques se concurrencent pour financer les meilleurs projets, se mettent activement à la recherche de nouveaux projets, voire en construisent elles- mêmes, afin de maintenir un niveau de prêts significatif.