Abstract FR:

L'immigration, notamment dans la tradition académique et politique françaises est souvent abordée sous un prisme institutionnel et juridique. Intégration, assimilation voire insertion sont généralement envisagées au travers de l'action d'organisations ou d'institutions (école, organisations professionnelles. . . ). La gestion de l'altérité oublie souvent l'influence des groupes communautaires, et plus particulièrement celle des relations interethniques. L'approche ici proposée de l'insertion sociale des immigrés capverdiens et angolais habitant dans l'aire métropolitaine de Lisbonne cherche à mettre l'accent sur les relations et rapports sociaux ethniques, mais également de classe et de sexe conjointement à l'œuvre dans l'ensemble du champ social : relations portugais/immigrés et capverdiens/angolais ; dominants/dominés ; hommes/femmes. Travail, racisme et relations hommes/femmes au sein de la famille ont constitué les trois niveaux d'étude empirique à partir desquels nous nous sommes proposés de montrer que les pratiques et représentations sociales des individus dans ces divers domaines résultent de l'articulation des trois variables : ethnicité/classe/sexe. L'étude défend la nécessité de l'approche comparative en vue de saisir les modalités d'insertion sociale des immigrés dans les sociétés d'accueil, et relève notamment l'importance des relations qui lient déjà les immigrés entre eux. La recherche souligne encore le rôle prééminent de l'assignation prioritaire des femmes à la sphère de reproduction pour mieux comprendre les pratiques professionnelles des hommes et des femmes, leurs modalités d'identification sociale ou encore le racisme.