Abstract FR:

L'émigration des moose en Côte d'Ivoire s'effectue depuis des décennies mais sous différentes formes ; sous la période coloniale, elle était plus ou moins forcée, pour contribuer à l'exploitation des plantations de la cote d'ivoire qui manquait de main d'œuvre ; mais des raisons internes, propres au moogo ont contribué à son maintien sinon, a son évolution après les indépendances : la situation géographique, économique du Burkina Faso, les conditions climatiques particulièrement défavorables du pays moaga font que la vie des ruraux est pénible et qu'ils sont dans l'impossibilité d'avoir l'argent nécessaire pour payer les impôts et vivre décemment. Mais, la spécificité de cette émigration est qu'elle est constituée de jeunes adultes célibataires en majorité et démontre que des raisons autres qu'économiques, plutôt sociales, dont la structure socio-politique de la société moaga, complexe et asservissante pour les cadets serait à l'origine de bon nombre de départs. Le séjour en Côte d'Ivoire est vécu avec l'idée du retour et s'exprime à travers les sacrifices consentis et l'épargne ; l'épargne qui est la condition du retour qu'ils voudraient "réussi" espérant ainsi s'affirmer socialement ; les aspirations d'individualisme acquis durant la migration et de liberté face aux aines qu'ils nourrissent et qui vont à l'encontre de la vie communautaire traditionnelle engendrent très souvent une inadaptation conduisant à une réémigration, une fuite vers les centres urbains et une dislocation des familles élargies ; la migration de retour n'est pas de ce fait profitable économiquement pour les villages d'origine et socialement, l'apport des retours dépend des statuts des migrants.