thesis

A la recherche du temps gagné : sens et usages sociaux des règles autour des 35 heures

Defense date:

Jan. 1, 2004

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Disciplines:

Abstract EN:

The political decision to reduce work-time to 35 Hours a week is old, but always topical, in France. This work analyzes a legislative cycle at different level and in various contexts. Based on inquiries on legislators, work inspectors, consultant and lawyers and, of course, on industrial actors and employees whose reduce work-time in compliance with the 1998’s law, this reform is analyzed in the framework of a law and society problematic. Three domains are investigated: the reconstruction of public policy, the transformation of organizations and industrial relations, and the effects of the reform on labor and employee’s work-times. Instrumental approach is here mixed with a constitutive perspective, concerned with the perceptions of 35-hour week, professional integration revealed by the implementation of the law and showing how time consciousness bring legal consciousness to light. But power relations and unequal resources in organizations have to be analyzed to evaluate the reform and his instrumental and constitutive effects and to understand the ambivalence of law in everyday life at the workplaces

Abstract FR:

Décision politique visant à briser des blocages vieux de vingt ans en matière de lutte contre le chômage, les 35 heures s’inscrivent dans une histoire ancienne de l’action publique et toujours d’actualité. C’est un cycle législatif dont rend compte ce travail, où s’entremêlent des niveaux d’analyse variés et de multiples contextes économiques, sociaux, juridiques et politiques. En enquêtant auprès des acteurs qui ont élaboré les lois, ont été chargés d’en contrôler l’application, d’aider à leurs mises en oeuvre, et bien sûr de les transcrire dans des accords d’entreprise et de réduire la durée du travail, la réforme initiée en 1998 – 2000 est étudiée dans le cadre d’une problématique attentive à la construction et aux effets sociaux du droit au regard de trois champs de la sociologie : les recompositions de l’action publique dont elle témoigne, les transformations des organisations et des relations professionnelles qui y ont cours et ses effets sur le travail et les temps de travail des salariés. Entrecroisant une démarche évaluative attentive aux changements et aux régulations organisationnels du travail résultant d’un nouvel environnement légal et une approche « constitutive » soucieuse du sens qu’ont construit les salariés autour de cette réforme, cette analyse montre que les perceptions des 35 heures s’ancrent dans des contextes collectifs. La réduction du temps de travail a accru des formes différenciées d’intégration professionnelle, transformant des rapports au travail et à l’emploi mais aussi des consciences du temps révélant des rapports aux règles. Evaluer les 35 heures nécessite ainsi de prendre en compte comment les salariés, dotés d’inégales ressources, ont reconfiguré la normativité ordinaire et la légalité quotidienne du temps de travail, montrant l’ambivalence et les effets différenciés du droit aussi bien sur que dans la société