Etude socio-historique d'un marché universitaire : le cas de la Hongrie (1948-1994)
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The evolution of higher education results from the complex articulation of supply and demand. In hungary, under the socialist system, the state-party determined quantitatively and qualitatively the supply. The government's appropriation of the tools of socialisation followed two distinct and sometimes contradictory logics : on the one hand, the economy found its expression in the planification, on the other hand, the state ideology asserted itself through the institutions for everyone. The amount of students have been artificially limited because of the planification. The control of the state over education extended also on the social recruitement of the students. The entrance exam favoured children of the working classes including peasants. Ideological influence expressed itself through the contents of teaching, the creation of compulsory sessions, the authoritarian imitation of elements of the soviet educational system, the control of the teacher's recruitement and the progress of their career. In this context, the supply has largely determined the demand. However, others educational norms, like those commanded by meritocratic values, have competed with these economic and political dimensions of the system. The higher education, in the socialism system, worked like a "market of sellers". Since the change of regime in 1989, we observe the arrival of a "market of buyers". The demand varies and grows but henceforth exceeds regularly the supply. Nowadays, the numerus clausus does not limit as significantly as earlier the global demande. The profitability of a diploma in the labour market, the will to postpone the entrance in active life, etc. . . Explain the grouth of the number of candidates. However, in the same time, the increasing cost of studies and the opportunities to have professionnals careers without any academic degree limit the commitment of the young people for higher studies.
Abstract FR:
L'evolution de la scolarisation superieure resulte de l'articulation complexe de l'offre et de la demande d'education. En hongrie, sous le regime socialiste, l'etat-parti a determine quantitativement et qualitativement l'offre d'enseignement superieur. La mainmise du pouvoir sur les outils de socialisation s'est inscrite dans deux logiques distinctes et parfois contradictoires : d'une part, l'economie intervenant par la planification centrale et, d'autre part, l'ideologie qui a pu s'imposer a tous a travers les institutions. Les effectifs etudiants ont ete artificiellement orientes par la planification. L'emprise du pouvoir sur l'education s'etendait sur le recrutement social des etudiants. Un examen d'entree a permis de favoriser l'acces des enfants des categories ouvrieres et paysannes. La domination politique s'est exercee aussi a travers la maitrise des contenus d'enseignement, la creation de cours ideologiques obligatoires, l'imposition autoritaire du modele sovietique et le controle du recrutement et du deroulement de carriere des enseignants. Cependant, la greffe n'a pas tenu. Des logiques proprement scolaires, telles que les valeurs meritocratiques, ont concurrence ces dimensions pour aboutir a une autonomisation progressive du systeme educatif. L'enseignement superieur, sous le regime socialiste, fonctionnait sur le modele d'un marche de vendeurs domine par l'offre. Depuis le changement de regime de 1989, nous assistons a l'emergence d'un marche d'acheteurs dans lequel la contrainte de la demande rivalise avec celle de l'offre. Le nombre de candidats croit, tout en restant superieur au nombre de places offertes. Le profil social des etudiants se diversifie. Aujourd'hui, le numerus clausus ne modere plus les candidatures. La rentabilite du titre scolaire sur le marche du travail, la volonte de reporter l'entree dans la vie active favorise l'augmentation du nombre de pretendants aux etudes longues. En meme temps, l'augmentation du cout des etudes et l'existence de possibilites de carrieres professionnelles sans diplomes superieurs retiennent l'engagement des jeunes hongrois. En conclusion, l'enseignement superieur reste autonome dans la gestion originale des contraintes exogenes.