Echanger et argumenter : les dimensions politiques du gouvernement des universités françaises
Institution:
Paris, Institut d'études politiquesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
The dissertation addresses the problem of internal governance of French universities at the end of the nineties. In the first part, we study the relationships that are established between the various academic or administrative leaders and the representative bodies of the university. Two main conclusions are drawn from this collective conception of the « governance system ». Firstly, we underline the existence of regularities in the interplay between the three lines of authority that forms the governing structure of the university (the academic leaders, the administrative hierarchy and the deliberative structure). Secondly, we show that the alliances between the university president and his various partners are stabilized through multiplex exchanges. The second part of the dissertation is dedicated to the study of the university strategic plans of development. The institutional policies set up by the university leaders have two main features. On the one hand, they are driven by ‘soft managerialism’; on the other, they are translations of the national public policies led by the French ministry of Education. The thesis also reveals that the academics show resistances to the strategic plans led by their university. Yet some of the projects conducted by the university presidents produce effects on the behaviors of the academic representatives. The empirical data that were collected about the French case thus suggest that leading a university relies on a political know-how that emphasizes unobtrusive control and requires rhetorical manipulation that mixes managerial, entrepreneurial and professional values.
Abstract FR:
La thèse analyse les modes de gouvernement des universités françaises à la fin des années 1990. Dans la première partie sont étudiés les rapports de coopération bilatéraux que le président entretient avec les directeurs d’UFR, les responsables administratifs et les instances, ainsi que les interactions entre ces trois groupes de relations. La conception collective du gouvernement qui est développée dans la thèse permet d’une part de dégager des régularités endogènes dans l’articulation des trois filières d’autorité composant la structure de direction d’une université. Elle révèle d’autre part l’existence de trocs multiplexes entre le président et ses alliés qui concourent à la stabilité des construits relationnels formant le gouvernement de l’université. La seconde partie est consacrée à l’étude de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques d’établissement. On y met d’abord en avant la double ambivalence de ces politiques : d’un côté, elles visent une rationalisation gestionnaire mais aussi une plus forte intégration organisationnelle ; de l’autre, elles reflètent la plus forte autonomie des établissements tout en étant des « traductions » des politiques ministérielles. On souligne ensuite les résistances que la communauté universitaire oppose aux projets présidentiels mais on montre également que les politiques d’établissement produisent des effets sur les comportements des enseignants-chercheurs. L’analyse indique finalement que le leadership à l’université relève d’un art politique délicat et fragile du fait des caractéristiques intrinsèques de l’organisation, des ressources sociales et argumentatives des universitaires.