Pratiques de l'espace et déterminations sociales : de l'espace vécu à l'espace rêvé des enfants dans la ville de Tunis
Institution:
Paris 7Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
L'analyse differentielle des pratiques quotidiennes et de la representation onirique de l'espace par des enfants appartenant a deux quartiers contrastes de la ville de tunis : l'un historique et l'autre "europeen", nous a permis de constater que la pratique de l'espace est historiquement et socialement determinee. Comme chaque societe reproduit un espace, le sien, la pratique de l'espace - comme pratique sociale n'est pas uniforme : elle reproduit le schema d'une division sociale du travail, reflet de la stratification sociale. En effet, le type de consommation de l'espace, ou ce que nous avons appele l'espace vecu, nous a revele une inegalite ta nt au niveau quantitatif que qualitatif. S'il a ete observe que les enfants de la ville ancienne sont soumis a une pratique parascolaire desordonnee ou chaotique, les enfants dans la "ville europeenne" obeissent, au contraire, a un ordre implacable; reflet d'une division explicite entre deux espaces antagonistes cohabitant mais ne se compenetrant jamais. Aussi, etant l'echo de toutes les intensites et les oppositions marquant les deux espaces regis par un ensemble de phenomenes codes, le reve n'en est pas le moindre. Directement puises dans le reel de la conscience, les elements du reve eveille reproduisent, d'un cote, un monde rural directement transplante dans la cite, et de l'autre cote, un monde fonctionnel transcrit tel qu'il est; exprimant chacun, pour sa part, l'opposition d'une realite socio-politique dont l'enfant temoigne, jusque dans ses reves, etant porteur de l'ideologie de la configuration sociale a laquelle il appartient.
Abstract FR:
A differential analysis of, the one hand, the daily practice of the space, and, on the other hand, its dreamlike representation as it is imagined by children belonging to two contrasting neighborhoods of tunis (a traditional and a quite "european" one) helped us in noticing that the space in a city is both historically and socially predetermined. As each society reproduces its own space, the social practices of the space tend to vary: they hold a mirror up to the social division of labor and the social stratification. Indeed, the different uses of the space (or what was called the "real-life space") revealed quantitative and qualitative disparities between the neighbordhoods. While the children of the medina are left to themselves after the classes, thos e of the "european" city obey an implacable order. This reflects an explicit division between two antagonistic spaces coexisting but never mixed. Thus, being the reflection of all the oppositions making two neighborhoods gouverned by a series of coded phenomena, the dream is not the slightest. Directly drawn from reality of the consciousness, the element s of the daydream, on the one hand, a rural world directly transplanted into the city, one the other hand, a practical w orld copied out as it is actually; and each of them expresses the opposition of a socialpolitical reality of which the child, even in his dreams, is a witness, as he symbolizes the ideology of the social configuration he belongs to.