thesis

La colonisation de la Patagonie australe et la Terre de Feu : sources pour une histoire internationale, 1877-1922

Defense date:

Jan. 1, 2012

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Institution:

Paris, EHESS

Disciplines:

Abstract EN:

Sheep-farming industry, as a sociological phenomenon, is the main subject of this dissertation. The geographical area under study is Southern Patagonia and Tierra del Fuego and the temporary framework is the colonization of these regions. The starting point is the landing of the first sheep in Patagonia in 1877, from the Falkland Islands. Against Chile and Argentina’s nationalist perspective, I show how these landing could be even more decisive in regional history as the installation of national states. To understand the relationship between sheep farming and society, the thesis proposes a serialisation of historical sources. The connection of a variety of documents, from various institutional origins, countries and languages –Italian, Spanish, French and English–, is also an affirmation of a cosmopolitan, rather than national, history of Patagonia and Tierra del Fuego. By the serial connection of documents, it is problematized, firstly, the activity of colonization agents (states, sheep farms, but also missionaries who arrived with the purpose of protecting native tribes menaced by sheep-farmers). Then, it is established their political situation in the colonial context. Finally, the serialisation of historical sources allows us to observe the sociological fractures that have divided and mobilized colonization activity. The thesis concludes by pointing out that history, thought from Patagonia and Tierra del Fuego, can not be a point of view, but rather a hub of perspectives.

Abstract FR:

L’industrie de l’élevage en tant que phénomène sociologique constitue le principal objet de cette thèse. L’aire géographique étudiée c’est la Patagonie australe et la Terre de Feu et le cadre temporaire c’est la colonisation de ces régions. La thèse prend comme point de départ le débarquement de premiers troupeaux de moutons en Patagonie en 1877, provenant des îles Falkland ou Malouines. Contre les perspectives nationalistes, argentine et chilienne, elle démontre que ce débarquement fut d’autant plus décisif dans l’histoire régionale que l’installation des états nationaux. Pour aborder les rapports entre élevage et société, en mettant en question les grilles d’analyses nationalistes, la thèse propose une sociologie des sources historiques. La mise en série d’une variété de documents, aux origines institutionnelles diverses et situés dans des pays aussi différents que l’Italie, l’Angleterre, la France, l’Argentine ou le Chili, est aussi l’affirmation d’une histoire cosmopolite, plutôt que nationale, de la Patagonie et la Terre de Feu. A travers cette mise en série, on a étudié, d’une part, l’activité des agents colonisateurs (des états, des sociétés d’élevage, mais aussi des missionnaires qui avaient pour objet la protection des tribus nomades menacées par l’élevage) et on a établit leur situation politique dans le contexte colonial. D’autre, la sociologie des sources historiques, en tant que méthode sérielle, a permit d’observer les fractures politiques qui ont divisée et mobilisée l’activité colonisatrice. La thèse conclut en signalant l’histoire, pensée depuis la Patagonie et la Terre de Feu, n’est peut pas être un point de vue, mais plutôt un carrefour de perspectives.