Pour une socio-anthropologie du maréchal-ferrant : jeux et enjeux de mémoire : une construction identitaire autour des savoirs et pratiques de métier
Institution:
BesançonDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
The farrier practises a profession rich in traditions. The controversial opposition of tradition and traditionalism is discussed here. In the light of extensive data gathered during interviews with about fifty actors, from observations (of professional events) and from days spent accompanying the farrier in his new professional practice, this research has explored the construction of identity of the farriers in relation to professional memory which may be interpreted in terms of collective memory. The construction of identity at present proves problematic if one takes into account the break in the history of professional skills and practices. This break results from the mechanisation of the countryside, which provokes a crisis in the profession. Practices which previously were common to the forge and to shoeing are now dissociated. The forge, given prestige through blacksmith's competitions emerges as a controversial activity and polarises positive or negative attitudes, causing a debate amongst the members of the the profession designed to legitimatize different conceptions of the profession and the diverse knowledge and practices. They are the objects of legitimating reconstructions of a new identity. The new profession which puts the horse at its centre and no longer the farrier is a loss historically, and the farrier has lost his prestige. The approach taken is an examination of professional practices and knowledge in their interconnection within the double dimension of tradition and innovation which brings into play an invariant: the inventiveness of the farrier, already described in the mythical foundations of the profession
Abstract FR:
Le maréchal-ferrant exerce un métier riche de traditions. L’opposition polémique tradition/traditionalisme est ici discutée. À la lumière des multiples données recueillies sur le terrain auprès d’une cinquantaine d’acteurs, d’observations (manifestations professionnelles), et de journées d’accompagnement du maréchal dans sa nouvelle pratique professionnelle, se construit une problématique qui organise cette recherche, autour de la construction identitaire des maréchaux en relation avec une mémoire professionnelle qui se laisse interpréter en termes de mémoire collective. La construction identitaire s’avère actuellement problématique compte tenu d’une rupture dans l’histoire des pratiques et des techniques de métier, rupture qui fait suite à la mécanisation des campagnes, laquelle provoque une crise du métier. Des pratiques jusque-là conjointes entre forge et ferrage sont maintenant objet de dissociations. La forge, valorisée dans les concours de maréchalerie surgit comme activité polémique et polarise des attitudes positives ou négatives, convoquant toute une rhétorique de métier destinée à légitimer des conceptions différentes de la profession, des savoirs et pratiques divers. Ils sont objets de reconstructions légitimantes d’une nouvelle identité. Le nouveau métier qui place le cheval au centre et non plus le maréchal est historiquement perdant, et le maréchal a perdu son prestige. L’angle d’approche est celui des pratiques et savoirs de métier dans leur interconnexion, examinés dans leur double dimension de tradition et d’innovation, mettant en jeu un invariant : l’inventivité du maréchal, déjà décrite dans les fondements mythiques du métier